«Oslo n’est pas une bombe mais…»


«Oslo n’est pas une bombe mais une belle fille timide». Ainsi l’écrivain norvégien Jo Nesbø vient de se voir publier en français son livre Fantôme (Gallimard «Série noire», 546 pp., 21 €). De passage à Paris, il est interviewé par Sabrina Champenois de Libération dans un très bel entretien ici dont nous avons extrait quelques lignes. A la gloire de la géographie qui est notre marque de fabrique sur ce blog. Merci Sabrina !

Cette fois encore, l’image d’Oslo est écornée, elle apparaît limite dangereuse…

Oslo a toujours joué un rôle dans les histoires de Harry, mais là, j’ai voulu que la ville soit un vrai personnage. Evidemment, j’accentue son côté sombre pour les besoins du livre, et Oslo-le-village-innocent existe bien, en partie. C’est bel et bien le paradoxe, qui choque d’ailleurs les touristes qui découvrent le marché de la drogue et du sexe dès qu’ils franchissent le seuil de la gare, en plein cœur de la ville, à deux pas de la National Bank.

Vous vivez à Oslo ?

J’y suis né, j’y vis, et j’y reviens toujours, c’est «ma» ville. Le côté «racines» joue sans doute… Mon père, qui a vécu à Brooklyn jusqu’à l’âge de 10 ans, a toujours eu envie de revenir à New York. Mais j’ai aussi une relation «romantique» à Oslo, même si elle n’est pas forcément facile à aimer. Oslo, ce n’est pas une bombe comme Paris ou Sydney, c’est plutôt la fille timide, sans maquillage… mais belle, tout de même. Et avec le pétrole, les choses ont changé, les beaux buildings se sont multipliés ces vingt dernières années… Mais, heureusement, quelque chose de l’atmosphère originelle demeure. Quelque chose de pourri aussi, à commencer par la drogue. Depuis les années 70, Oslo est une des villes les plus touchées d’Europe.

Vous avez été journaliste économique. Comment voyez-vous la crise actuelle ?

La Norvège ne fait pas partie de l’Union européenne, mais il est néanmoins possible de se sentir concerné par ce qui se passe, notamment dans les pays pauvres de l’UE. Et de trouver un poil injuste que les pays qui n’ont pas payé leurs dettes exigent de ceux auxquels ils ont accordé des emprunts un remboursement immédiat… Par ailleurs, j’ai de la compassion pour les Allemands, qui à la fois paient l’addition et se font incendier.

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Pour lire l’ensemble de l’entretien, cliquez ici


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