Un séjour à Naples 3 : le spectacle est dans la rue


Naples en ses rues désarçonne car peu de villes en Europe lui ressemblent. En effet, les rues de la vieille ville ont conservé leur gabarit antique. On retrouve donc les fameux cardo (« axe » nord-sud) et decumanus (axe est-ouest), qui structurent toute la ville et lui donnent sa physionomie unique.

Mais il n’y a pas que cela. La vie dans les rues s’est aussi maintenue dirait-on telle quelle depuis l’Antiquité. Descendre dans la rue c’est toujours découvrir du nouveau. La rue est un théâtre et tout le monde le sait, mais sans que cela soit affecté. On se met en scène naturellement, et pas comme dans ces endroits touristiques où chacun joue un rôle de 9h à 17h puis redevient soi-même et rentre chez soi.

Ici, comme l’a dit Gilles Fumey dans son article, c’est la vie même avec toutes ses contradictions, l’or et l’ordure, qui se présente. Le centre de Naples est encore très mélangé, avec ses riches, ses pauvres, ses artisans, commerçants, scugnazzi (jeunes des rues), ses voyous, ses mères courageuses… Les murs sont criblés de graffiti, le bleu du ciel tombe dans l’obscurité des bas-fonds, et à l’horizon on aperçoit la mer ou les collines. Les ruelles s’ouvrent à flanc d’édifice comme une crevasse dans le rocher.

Pour l’anthropologue Marino Niola, le sacré structure l’espace de la ville: chapelles de rue, dédiées à la Madonna dell’Arco ou à San Gennaro, églises rutilantes ou abandonnées, processions de quartier… L’horizontal et le vertical s’entrecroisent et nous tirent vers de nombreux mystères.

Naples propose une expérience urbaine intégrale.


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