Se mettre nu dans l’espace public pour se faire entendre


On ne vous écoute plus ? Vous désespérez de vous faire entendre ? Eh bien, déshabillez-vous. Dans l’espace public, avec des caméras alentour, si possible des policiers qui vous attrapent par le bras et vous rudoient suffisamment pour qu’on vous défende. Pour se faire entendre dans la ville où tout le monde veut causer et personne ne s’intéresse à votre grande cause, faites comme le London World Naked Bike Ride (6/6/2013) où les cyclistes ont dû affronter le froid pour rouler dans le plus simple appareil. Imaginez une bonne centaine de paires de fesses à califourchon au grand air des rues de Londres, dans une ambiance toute british, c’est-à-dire bon enfant, de Piccadilly à Times Square et Big Ben en plein mois d’avril frisquet.

Qu’avaient-ils à dire, nos bons écologistes, que leurs fesses aient pu interpeller les badauds et les médias ? En fait, pas grand chose de nouveau sinon qu’il faut laisser de plus en plus sa voiture à la maison et accroître le droit des cyclistes dans l’espace urbain. Crée en 2003 par le Canadien Conrad Schmidt, le World Naked Bike Ride (WNBR) est un mouvement altermondialiste international qui s’est allié au groupe altermondialiste espagnol « Manifestación Ciclonudista Mundial » et vingt-quatre villes dans dix pays dès 2004 pour promouvoir la vélorution.

Le cercle des protestataires s’est élargi aujourd’hui à 70 villes et plus de vingt pays, jusqu’en Australie et au Brésil. Au Royaume-Uni, la vélorution dure près d’un mois dans plusieurs villes. En 2012, 3 000 Britanniques se sont déshabillés pour un happening et plus de mille pour la seule manif de Londres.

« Nous pensons que le système n’encourage pas assez les gens à prendre le vélo, un moyen de transport pourtant considéré comme le plus efficace. À la place, la société pousse la population à choisir des moyens de transport coûteux, dangereux et surtout polluant« , expliquent les membres du mouvement qui vont jusqu’à inscrire à la peinture sur leurs corps ce qu’ils défendent.

La devise du mouvement « bare as you dare » ( dévoile ce que tu oses) signifie qu’on ne se dénude pas si on n’en a pas envie. « C’est aussi partager un moment convivial entre nudistes et semi-nudistes« , explique un des participants attendant les retardataires entre Piccadilly Circus et Charing Cross, qu’ils soient en roller ou en skate.

On pourra citer de multiples mouvements dans le monde où des milliers de personnes s’allongent sur les places pour protester contre la confiscation de l’espace public par les voitures. Plus récemment, les étudiants au Québec, et surtout les Femen pratiquent le happening féministe qui a migré jusqu’en Tunisie.

Enfin, il y a des fois où l’on se met nu pour le fun, repousser les limites de ce qu’on imagine avec son corps, par exemple, ici, skier nu !

 


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