Sommes-nous seuls dans l’univers?


(La Voie lactée, au sein de laquelle nous sommes)

Parfois, sous une belle nuit étoilée d’été, l’angoisse en surprend plus d’un… Sommes-nous seuls dans l’univers ? Vaste question. Sans doute l’une des plus anciennes qui taraude l’humanité, l’une des plus universelles.

Puisque les astronomes ont déjà identifié près de mille exoplanètes, y a-t-il d’autres formes de vie ? Et pourrat-on faire un jour une « géographie » des étoiles ? Dans son excellent article, Yann Verdo (1) note que notre seule galaxie, la Voie lactée, compte au bas mot 100 milliards d’étoiles semblables au Soleil, peut-être quatre fois plus. Et il existe des centaines de milliards de galaxies (dont certaines beaucoup plus grosses que la Voie lactée) dans l’univers observable…

C’est un astronome US, Frank Drake, à l’origine du programme Seti de recherche d’intelligence extraterrestre qu’on doit l’estimation du nombre potentiel de mondes extraterrestres dans la Voie lactée. Une équation célèbre sur les formes de vie « intelligentes » se heurtant, pour Verdo, au paradoxe de Fermi qui prouverait plutôt le contraire. On attend un signal pouvant être capté par nos radiotélescopes (2). Et si certains sourient encore à ce qui passerait pour des spéculation, qu’ils sachent qu’une science travaille à résoudre cette question : l’exobiologie.

Les exobiologistes comme André Brack (CNRS) ont étudié l’apparition de la vie sur Terre (3) en rappelant qu’il faut de l’eau liquide (la vie sur notre planète s’est déroulée à 90% dans l’eau), être à bonne distance du soleil (c’est la notion de zone d’habitabilité) et, surtout, disposer de carbone. Yann Verdo rappelle que l’essentiel du carbone terrestre fut « importé » depuis l’espace lors de l’intense bombardement météoritique que subit la Terre entre – 4,2 et – 3,9 milliards d’années. Une vraie bénédiction que cette pluie de carbone. Un atome joue en effet un rôle crucial de « fixateur » autour duquel viennent s’agglutiner les autres atomes formant les molécules organiques (hydrogène, oxygène, azote, phosphore et soufre). A eux deux, l’eau liquide et la chimie du carbone ont permis la production de toute une kyrielle d’acides aminés, dont 20 plus importants que les autres, car ils constituent les briques des protéines.

Curiosity sur Mars

Comme on a repéré des traces d’océans sur Mars, le rover US Curiosity cherche dans les sables de mars s’il y a eu une chimie du carbone, suite au Grand Bombardement. L’autre planète fouillée par les exobiologistes est Europe, lune de Jupiter, encapuchonnée par des glaces de 10 à à 100 km d’épaisseur recouvrant peut-être un océan d’eau salée. Sans la preuve, pour l’instant, qu’il y eut une chimie du carbone…

Et ailleurs ? Depuis 1995, on a recensé près de 900 exoplanètes, géantes gazeuses pour la plupart, qui n’ont pas de vie. A moins qu’on puisse y détecter un jour un rayonnement infrarouge, autrement dit de la chaleur. Pour l’instant, tout coûte trop cher. Pour la réponse, on attendra donc encore un peu.

 

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(1) Y a-t-il de la vie ailleurs dans l’univers ? Yann Verdo, Les Echos, 16 août 2013.
(2) Voir le film Contact de Robert Zemeckis.
(3) Exobiologie : la vie ailleurs dans l’univers ? Ed. De vive voix

 

 

 


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