Le co-living, un nouvel espace à vivre


Bienvenue chez Embassy (SF)

Dans la recomposition des espaces privés induite par la montée des divorces, les sociétés s’adaptent. Comme toujours, San Francisco donne le ton aux tendances planétaires, puisque désormais la destruction des librairies est pilotée depuis la Silicon Valley chez Amazon, puisque cui-cui (en anglais twitter) se fait depuis SF et que Facebook recueille vos angoisses personnelles à partager aux « amis ».

Voici donc LA solution d’habitat avant (ou après) le mariage, si vous venez à être sans-abri. Ou parce que vous trouvez que ces loyers à 3000 euros le 2-pièces est insupportable. Un modèle d’habiter qui serait « nouveau » qu’on peut examiner depuis l’Embassy, à l’angle de Webster St. et Oak St., quartier bobo de SF. La candidature passe par une invitation à l’un de ces dîners du dimanche. Vous serez choisis par les locataires pour garnir une des quinze chambres (solo ou couple) de la (belle) maison (ci-dessous). Mais auparavant, vous vous serez décrit et aurez posté votre photo.

Le premier co-living à San Francisco

Si vous êtes accepté, vos voisins s’appelleront Romain ou Sandra. De 25 à 40 ans, ils égaient les soirées au retour de leur journée de labeur : avocats, architectes, ingénieurs conseils. Vous pourrez même héberger un temps votre start up au sous-sol. Mais attention, on n’aime pas trop les radins. Il faut avoir un réel sens du contact, une empathie pour les autres. Binoclards accros à vos écrans, boutonneux timides, viragos des manifs pour tous, vous serez écartés de ce nouveau « style de vie ouvert, partagé, collaboratif ».

Une mode ? Que non ! Le projet OpenDoors est lancé par un promoteur adepte du co-living, à deux encâblures du siège de Twitter et de Google. Des studios dont les pièces-à-vivre sont communes (voir ci-dessus). On imagine même des étages qui regrouperont à l’avenir les fondus de photo, les cinglés de la voile ou les numéros un du numérique. Tous ensemble, tous pareils ? Why not ?  Ces militants du co-living ne rigolent pas : ils s’adressent aux « nomades modernes, créatifs et qui ont un job ».

Y aura bien un géographe prêt à inventer pompeusement son concept d’in-gated community pour sa thèse de doctorat.

 

 

 

 

 

 


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