Un car de Bretons égarés en Auvergne?


Paysans bretons, sortez vos chapeaux ronds !

Faisons une souscription : que le Conseil régional de Bretagne et la FNSEA affrètent des trains et des cars pour faire visiter l’Auvergne aux paysans bretons. Car c’est bien connu, les Bretons aiment tellement leur région qu’ils ne voyagent pas assez pour savoir qu’on peut faire de l’agriculture propre et durable, comme ça se fait ailleurs.

Pourtant, eux qui se lançaient dans l’agriculture il y a cinquante ans, ils auraient pu faire un tour en Normandie, visiter la Savoie, le Quercy, la Corse, le pays Basque, les Vosges, la Bourgogne, le Jura, le val de Loire pour voir ce qu’était l’agriculture. Pas un système de production qui alimente la machine infernale à distribuer mise en place par un certain Edouard Leclerc relayé aujourd’hui par son horripilant fiston. Pas des usines qui emploient de la main d’oeuvre à des salaires de misère pour faire des opérations à la chaîne aussi ragoûtantes qu’étêter des poulets, abattre des centaines de porcs par jour et se vanter de tonnes plus important que l’abattoir voisin, gaver des animaux pour devenir la « première région agricole de France ». Vous avez vu le résultat ? Une filière agroalimentaire qui a survécu avec les perfusions de Bruxelles pendant 40 ans coûtant des milliards d’euros (oui, des milliards), qui a enrichi des patrons ayant délocalisé des usines au Brésil et pleurant misère aujourd’hui, fermant boutique tout en figurant dans le classement des plus grandes fortunes de France et qui doit être sauvée par la puissance publique, euh, nos impôts.

Qu’ils aillent donc voir en Auvergne, ces militants chers à Xavier Beulin et sa machine à exporter des biocarburants ! Qu’ils découvrent ce que sont les produits sous signe de qualité qui maintiennent des petites et moyennes entreprises agricoles. Qu’ils comparent les poulaillers auvergnats aux leurs, ceux-là même qui voient leurs ventes croître de 3% par an et qui en 2012 et 2013 ont vu leur résultat bondir de 9,5% . Un Label rouge créé en 1967 qui fait tellement d’envieux que la grande distribution vient à la soupe. Dans les deux départements du Puy-de-Dôme et de l’Allier, ce sont 7,5 millions de poulets, pintades, poulardes, dindes et chapons qui sont élevés en polyculture car les volailles amortissent les crises de production, Messieurs les Bretons qui pratiquez la monoculture.

Ensuite, les races sont rustiques, à croissance lente, élevées en plein air, nourries de végétaux comme le demande le cahier des charges du Label rouge. Depuis 1996, ce label est associé à une IGP (indication géographique protégée) qui a imposé l’élevage en plein air et la plantation d’arbres. L’Auvergne propose une palette de 37 produits de qualité qui touche déjà 23% des exploitations.

Messieurs les Bretons, poussez donc en Cantal, chez les éleveurs de Salers, qui créent des coops sérieuses, pas des monstres financiers, opaques et vaniteux comme les vôtres. Allez voir une coop comme Acajou des Volcans livrant 500 clients particulier de l’ïle-de-France et du sud du pays : veau, boeuf, charcuteries, plats cuisinés par le lycée agricole de Saint-Flour. Des produits issus des bovins de race Salers. Oui, ce ne sont pas des millions d’euros de chiffre d’affaire, mais ces éleveurs ont la décence de ne rien demander à l’Europe, ils livrent des traiteurs, restaurateurs, épiceries, etc., cette viande de si grande qualité, avec son persillé, pas des Holstein de réforme, dont la viande est dure comme la semelle de Khrouchtchev en colère à l’Onu. Les animaux paissent au pied des volcans, nourris à l’herbe l’été et au foin l’hiver. Pas d’ensilage ni de soja.

Un label Parc d’Auvergne. Un lien au territoire qui dispense des coûteuses campagnes de communication. Bonne visite, les Chapeaux ronds !

 

 


2 réponses à “Un car de Bretons égarés en Auvergne?”

  1. Je n’ai pas vraiment suivi à quelle actualité Gilles fait référence, mais j’imagine aussi qu’il ne faut pas mettre tous les paysans bretons sous le même chapeau (rond). Et merci de n’avoir pas oublié les Vosges -où vient de se tenir à Saint-Dié l’édition 2014 de la « table vosgienne » de l’Association de relance des initiatives agricoles locales (ARIAL), où, comme en Bretagne, on trouve un peu de tout, du bio au bison (pas fameux !) MU

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