La France en été 1: les bouchons, compagnons des vacances


La France en été, c’est tout un ensemble de pratiques plus ou moins rationnelles, des habitudes bien ancrées, plus ou moins bonnes, et plus ou moins de soleil. Ces plus et ces moins conditionnent la réussite des vacances hexagonales depuis les Trente Glorieuses.

Les vacances en Europe. Source: France Info

Les grands rythmes du pays sont finalement dictés par le système scolaire, qui, arrêté pendant les mois de juillet et août, met le pays en vacances, que l’on travaille ou non. Ces vacances d’été sont liées à une évolution lente qui remonte au début du XIXe siècle.

Les rédacteurs de geographica n’échappent pas à cette tendance, sillonnant le pays, victimes plus ou moins volontaires des connexions internet aléatoires. On sait bien à présent que l’on n’est vraiment tranquilles que lorsque le téléphone ne reçoit plus aucun signal, ou « n’a plus de réseau ». Mais le retour à la civilisation s’accompagne de la réapparition des 3G, 4G et autres signaux WIFI.

Quant au trafic routier, il oscille aussi au gré de la météo et des envies des touristes, français ou non, qui parcourent le pays en tout sens (mais surtout vers le sud) en été. Le nord de l’Europe se déverse littéralement sur la moitié sud de la France, et les bouchons honnis en île de France pendant le reste de l’année se retrouvent à la fois pendant le transit des populations parties en congés, mais aussi sur place, le long de la Méditerranée, pendant toute la période estivale. Cela permet de ne pas être trop dépaysé…

Le 2 août dernier, avec environ 984km de bouchons cumulés, la France a battu son record historique. On a mis en avant les mauvaises condiitons climatiques (pluie) qui ont ralenti la circulation au point de la bloquer.

Un extrait d’une carte « Bison Futé » actuelle

C’est le Centre National d’Information Routière (CNIR) plus connu sous le nom de Bison Futé, qui a diffusé cette information. L’information routière, justement, s’est peu à peu structurée, et Bison futé est apparu en 1976.

La hausse de fréquentation des routes françaises s’est donc accompagnée de tout un développement du réseau autoroutier et de l’information routière.

Evolution du parc automobile français depuis 1900. Source: INSEE

L’évolution du parc automobile français, quant à lui, pour n’évoquer que celui-ci, a été quasi constant jusque ces dernières années, comme le montre le graphique ci-contre. Mais comme le faisait remarquer Gilles Fumey, la voiture peut aussi apparaître, surtout dans sa version à essence ou diesel, comme un modèle de déplacement totalement obsolète. Et pourtant… on voit bien, en observant le comportement des conducteurs, que la voiture est encore objet de bien des fantasmes. Et pendant les vacances, elle représente bien un instrument d’émancipation.

Le paradoxe est que les bouchons récurrents écornent ce mythe de la liberté automobile. Mais cela ne suffit pas à entamer le prestige de ce moyen de transport. Le réseau routier, considérablement étendu en France et en Europe, a comme accompagné ce mouvement.

L’a-t-il suscité, encouragé? Les autoroutes payantes relativisent aussi ce désir de déplacement constant.

Mais comment explorer le pays autrement que par la voiture? Les alternatives existent, mais elles restent encore minoritaires. A suivre…

 

 

 

Ci-dessus: Les bouchons du 2 août 2014. Source: La Croix, /PHILIPPE DESMAZES/AFP


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