Hong Kong n’est plus Hong Kong…


Un récent article du New York Times pointe l’évolution de l’ambiance nocturne de la grande ville chinoise: selon l’auteur de l’article, c’est tout le paysage nocturne de la ville qui serait en train de changer: en effet, les enseignes électriques au néon sont en train d’être peu à peu remplacées par des enseignes éclairées par des LEDs. Un changement discret, mais profond, car c’est toute l’identité de la ville qui ainsi glisse vers quelque chose de nouveau mais aussi de plus banal sans doute.

L’empire électrique: c’est ainsi que l’on pourrait baptiser les ambiances nocturnes engendrées par les moyens d’éclairage électriques. Un empire car il s’étend sans cesse, et crée de nouveaux territoires à la forme changeante. Si peu de villes éteignent leur éclairage de nuit, c’est sans doute parce que la lumière connote encore la sécurité et la civilisation. Une géographie de la lumière est donc à faire, car chaque pays, selon sa richesse et ses industries, privilégie un type d’éclairage. Halogène dans les pays riches, fluos ailleurs, LEDs à présent… Je me rappelle une arrivée dans la ville de Delphes de nuit, en autocar: après avoir traversé des campagnes noires et désertes pendant des kilomètres, l’irruption soudaine des lumières au fluo du café où s’arrêtait le bus avait quelque chose d’irréel et de rassurant en même temps. Peu importe que la lumière fût blafarde ou trop violente, on retrouvait la société humaine…

Si l’on en revient à Hong Kong, la ville a fondé son ambiance urbaine nocturne sur ces enseignes. Toujours d’après l’auteur du New York Times, Crystal Tse, les néons n’ont pas toujours évoqué la même chose depuis les années 1920 jusqu’à aujourd’hui: d’abord indice de modernité et de prospérité, les enseignes au néon dans les années 1960-70 étaient considérés comme envahissants, et dans les années 1980 ils étaient associés au déclin et aux quartiers de prostituées. C’est dans les années 1990, avec l’arrivée progressive des LEDs et la disparition des néons, que ces derniers ont pris un parfum de nostalgie et ont renvoyé à un « âge d’or » de la ville.

Un musée remarquable, Mobile +, recense et cartographie les enseignes au néon. Voici une brève sélection des images présentes:

La carte est interactive et participative. Bonne découverte!


Une réponse à “Hong Kong n’est plus Hong Kong…”

  1. Le port aux parfums deviendrait-il celui aux lumières ?
    Comme vous, j’ai souvent constaté l’effet soulageant et bénéfique que procure le passage de l’obscurité à la lumière, souvent perçu comme une sorte de sortie de tunnel.
    Parmi les avantages que procurent l’éclairage par « LED » (Light-Emitting Diode en Anglais, DEL : Diode Electroluminescentes en Français), leur luminosité, leur faible consommation électrique, et le fait qu’elles ne produisent que très peu de chaleur, les destinent, pour ces raisons, à une utilisation quasi généralisée dans le monde de la création de lumière.
    Trois de leurs inconvenants viennent à mon avis en atténuer les bienfaits :
    Leur composition impliquant l’utilisation de terres rares, va sans doute, selon le principe de la rareté, limiter leur croissance d’utilisation.
    Le spectre lumineux qu’elles produisent dans sa partie blanche est assez dommageable, aujourd’hui, à la rétine humaine.
    Les différentes longueurs d’ondes que leur lumière supporte, attire de manière importante beaucoup plus les insectes nuisibles et les papillons que ne le faisaient leurs ancêtres incandescents.
    Quant à ce dernier point, ne pensez-vous pas qu’il pourrait bien voir resurgir à Hong Kong, le « papillotage » de quelques intérêts Britanniques, mais agissant cette fois de manière plus discrète, puisqu’uniquement la nuit, ce qui serait de nature à réaffirmer qu’Hong Kong sera toujours Hong Kong ?

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