La révolution en germe dans le changement climatique


Pour Frédéric Denhez, « le climat, c’est de l’eau, l’eau, c’est des sols, les sols, c’est le foncier, le foncier c’est le pouvoir… » Ainsi donc, serions-nous engagés vers une révolution dont les attentats du 13 novembre 2015 à Paris sont une des séquences. Car après tout, si les gamins et les jeunes adultes au concert ou sirotant sur une terrasse se font assassiner par d’autres gamins et jeunes adultes passés par des camps d’entraînement, il y a peut-être un lien à trouver ? Qu’est-ce que ce lieu, la Syrie, sinon un quasi désert qui a connu une rupture agricole il y a trois ans, où  « d’après la revue Nature Climate Change, les conditions de vie seront tout simplement impossibles à la fin de ce siècle. Elles le sont déjà, certes, mais là on parle de conditions de vie physiologiques. Au-dessus de 35 °C, écrivent les chercheurs, le corps humain n’en peut plus avant longtemps. C’est la limite de viabilité de la machine. Il a fait 81 °C un jour de 2003 en Arabie saoudite. Le 31 juillet dernier, on a mesuré un bon 75 °C au sud de l’Iran. Au lieu des 45 °C habituels. Eh bien, en 2100, ce serra tous les jours l’été. »

Pour Frédéric Denhez, l’Arabie saoudite, patrie du salafisme et du wahhabisme assassins, d’idéologie mortifère, ce sera peut-être la fin. Pour le Moyen-Orient qui vit naître l’agriculture, la fin aussi. Si de cette région devenue invivable nous sont venues des populations chassées par la misère. Le réchauffement climatique peut accentuer la sécheresse et affecter encore plus le Sahel, mais aussi inonder le Bengladesh et l’Asie du Sud-Est, mais il ne devrait pas remettre en cause nos disponibilités en eau. Nos pays où il fait ni très chaud, ni très froid longtemps, pas toujours sec et humide de manière limitée pourraient espérer conserver leurs richesses grâce à la culture, la technologie, l’éducation.

S’inquiéter ?

Oui, si nous n’acceptons pas de vivre dans un pays où les ressources naturelles sont moins abondantes. Où l’eau est peut-être plus capricieuse : moins abondante en été, moins neigeuse l’hiver, mais cruelle lorsqu’elle dévale les rues de nos villes bétonnées. Frédéric Denhez imagine le trajet d’une goutte d’eau qui peut être très rapide, être absorbée par une prairie. Et surtout, utilisée bêtement pour produire des tomates à des milliers de kilomètres de leur lieu de consommation.

Si on veut revoir tout cela en même temps, il faut relire l’histoire des communs, de notre aliénation à la propriété privée qui a produit beaucoup d’inégalités et de pauvreté.

« Le réchauffement interroge in fine l’organisation de nos territoires, la culture collective du paysage, rural et urbain. L’idée même que nous avons de la Nation. Et cela a déjà démarré : mine de rien, sans s’en rendre compte, élus et techniciens ne contredisent plus l’idée de penser l’avenir de façon transversale, politiquement et thématiquement. De penser l’eau à l’échelle d’un bassin, d’une rivière, en même temps que le sol. Ce qui signifie oublier la commune, penser le sol comme un bien commun, consulter le citoyen et éliminer les chevauchements administratifs.

Le réchauffement climatique, c’est en fait la redécouverte de la démocratie, et une redéfinition de la République. Une façon de terminer enfin la Révolution. »

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Voir l’excellent site de Frédéric D.


2 réponses à “La révolution en germe dans le changement climatique”

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