2015, toute une géographie


2016 approche et son lot de projets à faire advenir. Du coup, je vais devoir laisser Geographica quelque temps sous la férule de Brice Gruet qui y publiera les articles. Quant à moi, je migre pour l’essentiel sur Géographies en mouvement, un blog de Libération.

Pour boucler 2015 et sa centaine d’articles parus, on ne prendra pas le calendrier (appartenant aux historiens qui mettront peut-être en rapport le 13 janvier des députés chantant la Marseillaise à Versailles avec le 13 novembre des Parisiens à nouveau brûlés par une poignée de cinglés semant la terreur.) Pas les dates, donc, mais les lieux. Pour varier les échelles comme on dit dans le jargon des géographes, on pourrait commencer par cet immense réseau de routes internationales empruntées par les migrants reliant tant de pays, de l’Afghanistan à la Suède, de la Syrie à la France ou du Soudan à l’Angleterre. Ces trajets tragiques font surgir au grand jour des lieux comme Lesbos ou la plage de Bodrum, tombeaux de milliers d’Aylan anonymes, les guets-apens comme Calais où s’entassent des malheureux dans des conditions indignes. On pourrait évoquer le foot international et ses branches pourries par un « ex-empereur » Blatter et un ex-roi du ballon, notre Platini national. Ou la dégelée prise par l’une des firmes les plus puissantes du monde automobile, l’Allemande Volkswagen aux Etats-Unis.

Quittons les réseaux et prenons les Etats. 2015 a mis au grand jour la Grèce comme un pays englué dans une crise financière que l’Allemagne, à défaut de l’Union européenne, prit, tant bien que mal, en charge. Mais ce pourraient être aussi bien la République centrafricaine ensablée dans une crise politique dont on ne voit pas encore le bout ou le Brésil empêtré dans des scandales conduisant à une procédure de destitution présidentielle. Ou Cuba renouant avec le vaste monde. Encore et toujours, la Palestine, le Yémen et  les pays du Moyen-Orient qui n’en finissent pas dans cette guerre de cent ans. Quoi qu’un Iran soit sorti de l’isolement par 12 ans de négociations sur le nucléaire. Mais aussi la Birmanie où les militaires en place depuis 1962 laissent la place à Aung-San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix.

Plus les lieux sont étroits, plus la lumière est aveuglante : le XIe arrondissement de Paris et, particulièrement, ses lieux culturels comme la rédaction de Charlie Hebdo, les cafés et restaurants, la salle de concerts du Bataclan. Chaque pays, chaque région a connu de tels surgissements vus à la télévision, du banal immeuble lorsqu’on se fait arracher sa chemise de patron chez Air France, à la plus majestueuse des places lorsqu’un Bachar syrien se fait accueillir au Kremlin. Ou un lieu de presque nulle part, un ancien aérodrome au Bourget (Seine-Saint-Denis) où  un accord climatique est signé dans un territoire prêté pour l’occasion à l’ONU. Ou enfin, lorsqu’un pays imaginaire, le Brozoufland, naît au bord de la Meurthe à Saint-Dié (Vosges) au seuil de l’automne.

Tous cette géographie avec laquelle nous avons appris le monde en 2016, nous la mettons dans nos têtes pour espérer une année 2016 pleine de bonnes nouvelles.

Bonne année à tous !

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(La photo en haut est prise dans la baie de Hong Kong)

Sur le Nouvel an, Géographica avait publié cet article sur les Italiennes…

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