Cestas (Gironde), un champ de lumière


 Avant les grincements sur l’inutilité des COP, voici une entreprise française, Eiffage, qui a mandaté Clemessy, l’Allemand Krinner et Schneider Electric pour construire un parc solaire (« le plus grand d’Europe » aiment à dire ces grands enfants) à Cestas, à un jet de pierres de Bordeaux. C’est l’énergéticien Neoen qui, ensuite, vend l’électricité. Prévue pour une puissance de 300 MWc, le parc produit ce qui correspond à la consommation de la population des 300 000 Bordelais. Mais ce n’est pas tout.
L’électricité de Cestas est moins coûteuse à produire que dans une centrale solaire « classique » et qu’un réacteur nucléaire EPR, pour Xavier Barbaro (1) de Neoen. Chasse gardée des Allemands, Espagnols et Chinois, le photovoltaïque pourrait devenir aussi l’affaire de firmes françaises.

« Autre innovation, la façon dont a été construit ce « champ de lumière », pour être économe en espace. Nous avons resserré les panneaux solaires et ils ont été orientés vers l’est et l’ouest au lieu du sud habituellement. Résultat : à Cestas, en comparaison avec d’autres centrales, nous avons réduit la surface tout en produisant plus d’électrons. »

On espère que le débat sur le solaire va bouger. Que la querelle sur l’espace nécessaire va enfin s’arrêter. Qu’on va pouvoir mettre en avant qu’à prix compétitifs, on peut produire de l’électricité propre. Pour Xavier Barbaro, « Cestas est un point de bascule. » Le champ de lumière a été vu par de nombreux acteurs chinois, mozambicains et australiens.

Et pour les grincheux qui pointent les 240 hectares de terres agricoles et forestières ? Neoen a fait le pari de replanter dans le département tous les arbres abattus. « Nous prenons de la surface au sol bien sûr mais n’oublions pas que la somme de petites centrales d’une puissance équivalente aurait occupé beaucoup plus d’espace. » ajoute Xavier Barbaro.

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(1) Interrogé par la Croix, 12 décembre 2015

Pour en savoir plus : la construction (en vidéo, 3’48) de la centrale


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