Séismes au Japon et en Équateur: quand la Terre se meut


L’actualité sismique a vu deux séries de séismes importants se produire à quelques jours d’intervalle: en Équateur, et au Japon, sur l’île de Kyushu. Les îles Tonga ont elles aussi été touchées.

Un excellent article du Monde décrit la situation et tente d’expliquer s’il y a ou non un lien entre les deux séries de séismes. La conclusion est négative, le journaliste, Philippe Le Hir, citant le géophysicien Pascal Bernard. La question, lancinante, à propos des séismes actuels est de savoir si oui ou non l’activité interne du globe est plus importante qu’auparavant. Comme si, en ces temps de millénarisme rampant, on pensait que ces séismes annonçaient « quelque chose ». On ne peut s’empêcher de penser aux théories anciennes qui voyaient souvent dans les catastrophes soit le signe, soit le résultat des dysfonctionnements des sociétés.

Alain Musset, dans Villes nomades, publié en 2002, raconte comment les colonisateurs espagnols ont dû déplacer les villes à plusieurs reprises à cause des destructions engendrées par les séismes. Ne connaissant pas les causes naturelles des séismes, ils restaient tributaires de circonstances qu’ils ne maîtrisaient pas. C’est ainsi que plusieurs villes sud-américaines se sont « déplacées » c’est à dire ont changé de site.

Contrairement aux volcans, qui sont situés, les séismes peuvent virtuellement survenir n’importe où. Certains penseurs, comme Sénèque, avaient même évoqué l’aide de « séisme universel », idée réfutée en même temps car, si tout la terre tremble, c’est comme si rien ne tremblait… Cela se rattachait néanmoins à l’idée de catastrophe universelle, ou encore de fin des temps. On le sait, le séisme marque symboliquement des ruptures sociales, tout comme les éclipses, les deux événements étant liés dans les représentations de l’antiquité.

Pour en revenir à notre actualité, les deux séismes japonais et équatorien n’ont pas fait le même nombre de victimes. On retrouve l’idée, dorénavant classique en géographie, de la « vulnérabilité » des sociétés face aux « aléas » naturels. Les unes résistent bien, les autres moins. On compare alors dégâts humains et financiers pour évaluer cette vulnérabilité.

Mais au-delà de ces décomptes, reste le caractère non maîtrisable du séisme. Ce qui laisse la porte ouverte à tout un imaginaire dont se nourrit aussi bien le cinéma que la littérature ou les jeux vidéos.


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