L’art de JR, un art de l’espace qui laisse des traces


En complément à l’article paru dans le blog de Libération, Géographies en Mouvement, Geographica propose un portfolio sur l’artiste JR, artiste de street art et agitateur d’art en général.

L’art de JR est un art activiste, subversif car affiché dans des lieux d’où l’art peut être absent. Ce faisant, il brouille les limites et les fait mieux ressortir. C’est une manière de faire réagir et réfléchir, par rapport à des situations de blocage, de réclusion ou d’exclusion, de relégation parfois.

En travaillant sur le mur séparant Israéliens et Palestiniens, ou en intervenant dans des favelas, JR utilise le paysage comme un révélateur, et un porte-voix. Révélateur des conflits et des tensions, porte-voix pour un discours conciliateur, rénovateur, voire fédérateur entre des partis parfois violemment opposés. Un peu comme Christian Boltanski, JR investit des lieux avec des techniques de collages photographiques simples mais percutantes. L’inscription de son travail dans l’espace, comme dans le cas d’Ernest Pignon-Ernest transforme celui-ci et lui donne de nouvelles qualités esthétiques, mais aussi socio-politiques.

Son intervention sur la Pyramide du Louvre est donc à la fois très institutionnelle, et encore subversive car elle remet en cause le statut du monument et le statut du regard que l’on pose sur celui-ci.

Ses différents projets réalisés dans le monde entier donnent à voir différemment des lieux autrement connus. Le Brésil, le Louvre, le Panthéon, les quais de Seine, le Kenya, le Sierra Leone: pays, bidonvilles, monument, tout se prête à ces affichages qui certains estiment déjà trop conventionnels, trop institutionnels. Est-ce si sûr?


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