« Le Hobbit : un voyage inattendu », P. Jackson


Séquence nostalgie de ce blog irrécupérablement narcissique : quand j’étais petit – il y a quelques années, donc – mon instituteur de CE1, Jean-Marc, qu’il en soit ici très solennellement remercié, a fait lire à sa classe une version simplifiée et illustrée par lui de Bilbo le Hobbit, de Tolkien. Les relectures suivantes et la découverte de l’œuvre colossale du linguiste-conteur-démiurge britannique n’y ont rien fait, une scène est restée, très au-dessus de toutes les autres : la rencontre avec Gollum, créature répugnante et pitoyable errant dans les tréfonds des Misty Mountains, où elle soliloque entre deux bouchées de poisson visqueux ou de gobelin égaré, occasion d’un concours de devinettes avec la vie de Bilbo comme enjeu. Peter Jackson n’a compris que ça, mais l’a bien compris : il ne fallait pas se louper pour ce moment de doux traumatisme (qui est aussi celui où Bilbo découvre le fameux anneau qui va plus tard décider du sort de la Terre du Milieu, ce dont on se fout royalement à ce stade). La scène est énorme, jouée à la perfection par Martin Freeman et Andy Serkis et filmée au millimètre par le réalisateur de Braindead (son meilleur film ?!). Elle rattrape une heure et demie de semi-ennui, d’hésitations, et lance la fin relativement réussie de ce premier volet de la trilogie. (La suite ici)

Manouk Borzakian

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