
Hiver nomade arrive en France, multirécompensé, alors que son argument tient à trois fois rien qui ne casserait la patte à un mouton. Pascale et Carole vont, donc, traverser sous leur capuchon le canton de Vaud avec trois ânes, des chiens et une longue caravane d’ovins. Reliant les pâtures, les villages et les bois par des chemins vicinaux, des routes goudronnées, des sentiers improbables que la neige va, au mitan du film, encapuchonner de sa ouate.
La cohabitation entre ce monde rustique de la transhumance, vieillerie nomade au pays des sédentaires, et les pavillons astiqués des banlieues suisses (Disneyland, se moque la bergère) n’est pas donnée. Méfiance, dédain, regards en biais : on n’est pas loin des insultes. Les automobilistes doivent patienter, les villageois accepter d’être réveillés par les clochettes, les paysans de voir fouler leur champ par les bêtes. Les paysages et les visages des bergers, c’est juste bon en plâtre dans la crèche de Noël ou en poster dans la salle d’attente d’un cabinet dentaire.
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L’homme et l’animal, un couple vieux comme le néolithique qui s’embarque pour une odyssée improbable au temps des voitures, des trains et des téléphones mobiles. Il y a sans doute un peu de nostalgie dans cette symphonie pastorale qui n’est ni triste ni longue, mais drôle, envoûtante. Et laisse, comme le Grand Silence de P. Grönig, un sentiment de paix et de vastes questions.
Une réponse à “« Hiver nomade » de Manuel von Stürler, sheep movie suisse”
documentaire merveilleux,la vie dans sa simple réalité hors des lotissement (pas si loin des lotissement) Mikey .
Merci à vous tous Manuel Pascal Carole .
Sagesse , regard profond que de valeurs .