La chute de météorites récemment advenue à Tcheliabinsk, en Russie, a brutalement révélé notre fragilité face à des événements célestes totalement incontrôlables. L’explosion de la météorite a engendré une onde de choc très violente, pour causer un millier de blessés, surtout à cause des bris de verre des fenêtres soufflées par l’explosion.
Cet événement fait écho à celui dit « de la Toungouska » une région de la Sibérie où s’est produit, en 1908, la chute d’un autre météorite autrement plus imposant au vu de ses effets sur les forêts alentours. heureusement, la région était très peu peuplée, et il n’y eut aucune victime. Mais qu’en aurait-il été si le bolide était tombé sur Berlin, Londres ou Paris? a quelques heures près, les effets de cette chute auraient été bien plus dévastateurs. Pierre Barthélémy évoque cet événement dans son blog, Passeur de Sciences.
En général, ces corps célestes, pas forcément de très grande taille, ne peuvent résister que jusqu’à un certain point à l’augmentation de température et de pression consécutive à leur entrée dans l’atmosphère, et ils finissent par exploser juste avant de toucher le sol (c’est ce que l’on voit sur la vidéo). C’est ce qui s’est passé en Russie. Mais l’énergie dégagée est telle que ses effets destructeurs sont de toute façon colossaux.
Rappelons-nous que les limites entre ères géologiques correspondent à ces fameuses extinctions massives d’espèces. Des chutes de météorites couplées à un regain d’activité volcaniques (les deux phénomènes pouvant être liés, l’un stimulant l’autre) ont eu raison de la plupart des espèces vivantes, dont les fameux dinosaures. Mais cela a rendu possible, apparemment, l’émergence de petites créatures, les mammifères.
Cela rend humble et surtout relativise beaucoup cette prétention toute humaine à vouloir contrôler ou surpasser les grandes forces naturelles. En réalité, il suffit d’un volcan en éruption ou d’un séisme pour perturber jusqu’à la rotation de la planète. Les niveaux d’énergie sont tels que toute l’activité humaine est ramenée à quelque chose d’assez dérisoire. Cela met en perspective le fameux « global change » dans lequel la part de l’humain fait l’objet d’âpres débats.
Dans l’Antiquité, des penseurs comme Aristote associaient phénomènes terrestres et célestes. Les séismes, les éruptions volcaniques allaient de pair avec les aurores boréales ou les chutes de grêle. La catastrophe (« retournement complet ») faisait partie intégrante de leur horizon intellectuel.
Paradoxalement, notre culture si prométhéenne craint les conséquences de ses propres actions en oubliant que la nature aura probablement le dernier mot.