Femmes guêpes ou grosses, cessez de vous regarder dans la glace


Les miroirs en France seraient-ils déformants ? Populations et Sociétés de l’Institut national d’études démographiques (Ined)  compare la corpulence de 20 000 hommes et femmes dans 13 pays devrait être rassurant sur la corpulence féminine : en termes scientifiques, cela donnera pour la France un indice de masse corporelle (1) de 23,6 chez les femmes, soit 60 kg pour 1,70m. Alors, pourquoi les guêpes veulent-elles à tout prix ce que Thibault de Saint Pol appelle un « diplôme supplémentaire sur un CV ? Parce que les femmes minces trouvent plus facilement du travail que les grassouillettes ! »

Quatre groupes de pays offrent des rapports différents à la minceur : ceux, majoritairement européens, telles la France, la Slovaquie ou la Bulgarie, mais aussi Israël, la Nouvelle-Zélande et les Philippines, où la pression pour être mince est plus forte sur les femmes que sur les hommes. Des pays, comme l’Uruguay, le Mexique ou l’Autriche, où la minceur est davantage un idéal pour les hommes, une corpulence plus élevée étant préférée pour les femmes. Des pays où la minceur est peu valorisée pour les deux sexes, comme l’Irlande. Enfin, la Corée du Sud, où la pression pour être mince est très forte sur les hommes comme sur les femmes.

Cette pression à la minceur  est aussi entretenue par la presse féminine et les lobbies de l’industrie agroalimentaire : « C’est de votre faute si vous n’êtes pas belles, si vous êtes trop grosses… Les politiques de santé sont culpabilisantes. » Six Françaises sur dix déclarent vouloir maigrir. Alors qu’une majorité de celles qui consultent les nutritionnistes n’ont pas plus de huit kilos à perdre, selon Jean-Michel Cohen. On dit que ce modèle français de beauté et d’élégance est très lié à la mode…

Il faut dire que les Françaises sont moins grosses que les Néo-Zélandaises (IMC de 26,2) ou les Mexicaines (25,4) et les Israéliennes (25,1) parce que, selon les chercheurs, le mode alimentaire est plus restrictif, avec des prises plus régulières et centrées (enfin, pas toujours…) sur les repas. Cela n’explique sans doute pas pourquoi il y a 14 kg d’écart moyen entre une Coréenne et une Néo-Zélandaise. Ni qu’en Afrique ou en Amérique latine, on aime mieux les corps féminins, en rondeur, pour l’anthropobiologiste Gilles Boetsch (CNRS).

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(1)  IMC : Indice de masse corporelle calculé par le poids divisé par le carré de la taille en mètre.
(2) Le surpoids est à partir de 25 et jusqu’à 30. L’obésité au-dessus de 30.
Ci-dessus: François Boucher, Femme nue couchée sur un lit, musée des beaux arts de Besançon

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