OGM et persticides: pourquoi les combattre


On nous habitue insidieusement à accepter de vivre dans un environnement pollué: au nom du progrès, on nous dit que respirer un air empoisonné n’est pas si grave, que manger toxique est une vue de l’esprit, que tous ces dangers finalement ne sont que des inventions d’écologistes malveillants et réactionnaires.

Quand on questionne le progrès technique, on nous rétorque souvent que l’augmentation de l’espérance de vie est tout de même un argument fort. Oui mais ce que l’on oublie de dire, c’est que la plupart des personnes âgées sont méprisées, oubliées et reléguées en dehors de la société « intéressante ». Sans oublier les cancers, allergies et autres maladies « de civilisation » qui ont explosé, écornant considérablement cette sacro-sainte « espérance de vie » qui n’est qu’un indice abstrait et théorique. Ne pas confondre avec l’âge au décès…

En bref, la désinformation est reine, et il devient très difficile d’obtenir des renseignements fiables. Mais comme le disait Pierre Rabhi, autant on disait naguère avant d’entamer un repas « bon appétit », autant à présent on se souhaite bonne chance…

Cela pourrait n’être qu’une boutade, mais un certain fascisme alimentaire, n’ayant pas peur des mots, s’invite dans notre assiette. Pour preuve, ce viticulteur mis en examen parce qu’il a osé ne pas obéir à des directives l’obligeant à traiter ses vignes avec des agents phytosanitaires non-biologiques. Si l’on y ajoute les nombreux procès intentés à Kokopelli pour « vente illégale » de semences, des semences rustiques oubliées par les grands semenciers, on voit bien la logique à l’œuvre, qui est de contrôler de manière systématique le commerce du vivant au seul profit des grandes entreprises industrielles qui se contrefichent de la prospérité des paysans.

Les OGM ne peuvent pas être défendus au même titre que les semences sélectionnées: l’OGM est à l’hybride ce que le nucléaire est à l’électronique: en fait, rien à voir. Faire croire que la manipulation du vivant est sans conséquences, c’est une fois de plus mentir à escient. Le plus grave c’est la logique financière en dessous de tout cela: les pommes de terre ou les tomates que nous mangeons sont là grâce au travail de centaines de générations de paysans andins qui n’ont jamais eu l’idée de réclamer de copyright pour leur travail. Or, aujourd’hui, on peut être arrêté pour ne pas cultiver la variété « autorisée » par le marché.

Caricature? La France est un fleuron de l’agro-industrie, et les fermetures d’usines en Bretagne devraient éveiller l’attention sur les changements des habitudes alimentaires. Dans le même mouvement, divers groupes essaient de revenir à une alimentation plus saine, mais la bataille est longue et âpre.

La star des jardins en est aussi l’ennemi…

Les pesticides ont été présentés comme un progrès technique. Mais comme le DDT s’est avéré d’une haute toxicité, les pesticides chimiques ont eux aussi des effets sur la santé effrayants. Le plus connu d’entre eux étant le sinistre Round Up, que vous trouverez en tête de gondole chez tous les pépiniéristes standards. Quand on sait que la chimie de ces produits dérive de celle des armes chimiques, cela peut faire réfléchir !

Dans tous les cas, tout est fait pour contrôler cette « liberté alimentaire » qui devrait aller de soi. En fait, la marchandisation du vivant affecte aussi l’humain, c’est une évidence. Le tout est de savoir dans quelle société on souhaite vivre.

Ci-dessus: La cicadelle, responsable d’une maladie grave de la vigne. Source: Wikipedia


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