A t-on vraiment besoin de Bill Gates ?


Non seulement, Microsoft a tenté une véritable aventure coloniale de nos espaces numériques, mais maintenant que Bill Gates est plein aux as et qu’il ne sait pas quoi faire de son argent (l’équivalent de milliers d’années du salaire d’un cadre), il nous faudrait le louer, lui dresser une statue, à lui et à Melinda, en faire un Mandela du numérique qui aurait brisé nos chaînes d’avant Microsoft. En bon puritain protestant, il devrait avoir appris que se déclarer le deuxième plus gros contributeur  volontaire de l’OMS est indécent, sinon vulgaire. En outre, s’est-il posé la question de ce que font tous les gens qu’il sauve dans les maternités et les hôpitaux africains ? A quoi sert-il de vivre si c’est pour risquer sa peau à Lampedusa ou Gibraltar ? Ceux qui doivent leur survie dans l’extrême pauvreté grâce à ses dons devraient manifester devant sa fondation.

On attribue à la culture américaine qui a fabriqué un Rockfeller la fascination des milliardaires US pour la science qui sert le progrès dans la santé et l’alimentation. Au Moyen Age, quand on était riche, on bâtissait des hôpitaux pour aider les pauvres à mourir. Mais tout change. Aujourd’hui, il y a mieux : les pauvres, ça fait plouc, le climat, ça fait autrement plus chic. Surtout quand son activité principale a été liée à l’exploitation du pétrole.

Et encore mieux que le climat, la biodiversité. Voici 2014 et sa banque internationale des ressources génétiques des plantes vivrières, au Svalbard norvégien, le Global Seed Vault qui conserve à – 18°C le double de 1400 banques de semences. Couplé au centre sur la sauvegarde de la pomme de terre au Pérou, ou encore les semences de blé et d’orge en Syrie. Il faut des coffres-forts, surtout dans les régions de guerre, si on ne veut pas tout perdre. Juste veiller à garder le potentiel germinatoire des plantes.

Gates se lance dans l’agriculture en finançant des riz résistants aux sécheresses ou des substituts aux oeufs. Mais le vrai chic des Gates reste l’investissement dans les vaccins. Et les lubies de l’énergie. Ils veulent un réacteur qui marche à l’uranium appauvri (l’isotope est actuellement classé comme déchet radioactif). Le tout nouveau projet de Gates : la géo-ingéniérie pour manipuler le climat et les gas. D’où son alliance avec Ken Caldeira pour breveter des technologies permettant de disperser du soufre dans l’atmosphère pour limiter le rayonnement solaire. Stratégie crédible quand on est actionnaire de la gauche. Va-t-on nous corriger au soufre  pour bloquer le rayonnement solaire ?

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Geographica a déjà publié sur Bill Gates ici

 


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