Le 31 décembre est toujours l’objet de spéculations intenses: où serons-nous? Avec qui? Dans le cas de la France, cela se double du rapport Paris-Province: les Parisiens restent-ils sur place, ou bien franchissent-ils la ligne redoutable du périph’? Et les provinciaux vont-ils « monter » à Paris pour aller voir les Champs, ou réveillonner avec des amis?
Que de stratégies déployées pour une soirée durant laquelle on se met sur son… 31 justement, ou bien au contraire on reste « comme d’habitude », à pantoufler chez soi.
Mais au fond une sorte de superstition sourde s’empare de nous: il s’agit de franchir le seuil de l’année nouvelle dans les meilleures conditions, au meilleur endroit, avec le meilleur entourage possible. Sinon, cela pourrait porter malheur! Ou au moins ne pas présager de grand chose de bon. Il s’agit de ne pas gâter l’année nouvelle avant même de l’avoir commencée.
Comme pour Noël, le 31 décembre est le jour de tous les dangers, durant lequel les personnes seules peuvent ne pas tourner rond, faire n’importe quoi pour prouver qu’elles existent. Les sirènes des policiers et des pompiers se font entendre un peu partout, et les Champs Élysées deviennent vraiment le lieu de tous les dangers. Pourtant, ils sont censés être le lieu chic par excellence. Étonnante inversion.
Quant au repas, on essaie aussi de viser l’exception pour mettre toutes les chances de son côté. Partie fine, gueuleton, banquet ou ripailles, on essaie l’inventivité ou le classicisme.
Ce n’est donc pas un jour ordinaire, et chaque pays invente sa fête, même si cette date solaire n’est pas valide partout. Les calendriers ne se ressemblent pas!
Le 31 décembre 1999 a été marqué par la hantise du bug qui n’a pas engendré grand chose finalement, mais un millénarisme de bon aloi s’était emparé des plus rationalistes.
Peut être lirez-vous ce billet avec la gueule de bois, ou la coupe de champagne à la main, mais dans tous les cas nous vous souhaitons une excellente année 2014 et vous souhaitons toujours plus nombreux et enthousiastes à nous lire!
Ci-dessus: feu d’artifice à San Francisco en 2012