Chapeau, les sociétés civiles!


Une société civile s’est levée en Tunisie (12 février 2011)

Bravo, les sociétés civiles ! Sans vous, le Printemps arabe n’aurait pu avoir lieu. Sans vous, les Sénégalais seraient dans la guerre civile. Sans vous, on n’aurait  pas l’espoir que tout ira mieux demain.

Comment l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) a mesuré l’action des sociétés civiles pour la première fois ?

En peaufinant cette idée que la mondialisation ne s’est pas fait qu’au profit d’acteurs transnationaux comme les entreprises, et contre les Etats. Les sociétés civiles sont montées en puissance et sont des acteurs engagés, comme l’est Xavier Ricard, directeur des partenariats internationaux au CCFD-Terre solidaire.

« Les sociétés civiles prennent le pouvoir, expriment leur volonté et ne se laissent plus dicter leur conduite par leur gouvernement. C’est une révolution stratégique majeure », pour Pascal Boniface. Les sociétés civiles ont conduit à l’accession de la gauche au pouvoir en Amérique latine, bouleversé le monde arabe avec les révolutions…

« La lutte contre les paradis fiscaux, la taxe sur les transactions financières, la réforme du modèle agricole… Tous ces thèmes sont nés au sein des courants doctrinaux qui traversent la société civile internationale, à la pointe de ces combats dans les dix dernières années », relève Xavier Ricard (1). « Leur poids est sans commune mesure par rapport à il y a vingt ou trente ans, estime Pascal Boniface. Le plus marquant, c’est qu’elles ont brisé le monopole d’information des gouvernements, et ce dans tous les pays à l’exception de la Corée du Nord. »

Le dynamisme est mesuré par un questionnaire et d’entretiens menés avec les partenaires du CCFD-Terre solidaire, les chercheurs notant la perception qu’ont les organisations de la société civile de l’environnement dans leur pays.

« L’approche quantitative n’est pas suffisante, estime Xavier Ricard. Se limiter au nombre d’organisations ou à leur financement n’apporterait rien. En revanche, avec un questionnaire très étoffé, nous déterminons la manière dont la société civile se perçoit elle-même, ce qui est une part de la réalité. Dans le Kivu, au Congo-Kinshasa, ces organisations sont très fières de ce qu’elles ont fait malgré l’hyperviolence du conflit, et elles nous le disent. Elles ont raison, parce que c’est remarquable ! »(1)

 « Nous avons choisi de ne pas regarder uniquement le nombre d’associations ou leur dynamisme, indique Philippe Mayol, responsable du service Afrique du CCFD-Terre solidaire. Le Brésil ou l’Afrique du Sud auraient alors battu tous les records. Nous avons préféré raisonner en termes de contraintes (pauvreté et autoritarisme) : comment les organisations de la société civile les surmontent-elles ? Il est bien plus difficile de se mobiliser au Niger ou au Congo-Kinshasa qu’en Amérique latine, où la société civile est déjà très organisée et dynamique. »

Où la société civile est-elle la plus active ?

Le Sénégal caracole en tête du classement du Baromètre. En 2011, l’ancien président Abdoulaye Wade tentait de verrouiller sa succession au travers de son fils Karim, un projet mis en échec par la mobilisation des Sénégalais. « Et ce ne sont pas les organisations traditionnelles qui ont canalisé le mécontentement !, rappelle Philippe Mayol. La mobilisation, intergénérationnelle, a débuté avec les rappeurs du collectif “Y’en a marre”, qui protestait à l’origine

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(1)   Source : La Croix, 14 février 2014

 

 


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