Internet: Bonnet d’âne pour le gouvernement turc


Depuis quelques jours la bataille fait rage entre le gouvernement turc et la population adepte de Twitter et Youtube. Mais déjà des méthodes de contournement de la censure se mettent en place, telles que décrites ici par le Monde.

On le sait, la censure ne marche jamais vraiment, et même, pire (?) elle incite encore plus à la « transgression ». Mais les tenants de cette méthode pensent encore ainsi juguler ce qu’ils jugent répréhensible. De fait, peu de pays s’adonnent à ce petit jeu: la Chine et la Syrie, exemple d’ouverture politique… la Turquie les rejoint, ce qui n’est pas spécialement rassurant. Mais la Turquie est un pays heureusement plus ouvert, dans tous les sens du terme, que les deux autres. La société civile y est très développée.

Cependant, les manœuvres de part et d’autres pour remporter la bataille du net révèlent bien les territoires paradoxaux des réseaux: aller à l’étranger « virtuellement » pour pouvoir accéder à des « sites » eux-mêmes placés aux USA, passer par des biais techniques complexes pour déjouer la surveillance des censures: cela ressemble à un gigantesque jeu de cache-cache, un jeu finalement à l’échelle de la planète.

Mais après tout, Arpanet et autre Internet avaient été inventés pour répondre à des situations de conflits durant lesquels les communications classiques pouvaient être détruites à tout moment: il fallait trouver un moyen de disperser l’information à travers un réseau tel que les « paquets » d’information pouvaient arriver complets, grâce à un parcours improbable mais sûr. Le principe d’Internet, rappelons-le, est que si une maille du filet lâche, l’information passera par une autre.

Qu’une technologie militaire soit appropriée par la population civile, pour des buts plus pacifiques, voilà en définitive une option réjouissante dans un monde souvent inquiétant. Comme les vêtements militaires: mieux vaut peut être les voir portés par des civils que par de vrais soldats?


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