Des particules fines pour faire tousser la France


Ville ou campagne, même rasade de pollution !

Qu’il était doux, ce week-end à Paris où les transports en commun étaient gratuits et donnaient un air de fête comme les soirs de Nouvel An ! Certains usagers n’en croyant pas les annonces insistaient (en vain) pour mettre leur ticket et faire sonner leur pass Navigo.

Que veut dire cette paniques subite ? Alors que nous sommes déjà dans le nuage de pollution en 2013 pendant 139 jours… Si vous étiez à Auteuil  à 1 heure du matin le 9 septembre 2012, vous étiez à 8 fois la dose du 15 mars 2014 !

Mon voisin dont le magasin donne sur le boulevard St-Germain (trois files de circulation ininterrompues) était fier de raconter qu’il habite le Val d’Oise en bordure de la forêt de Montmorency. Eh ben non, on subit la pollution à la campagne comme en ville.  Il y a des quantités de petits émetteurs de particules fines jusque dans les villages, comme les moindres ateliers. L’Ademe a étudié le village de Lescheraines (Savoie, 700 habitants) touché lui-aussi par la pollution, alors qu’il y a juste une route départementale dans ce Massif des Bauges….

Certes, la France n’est pas la Chine. Mais ne le dites pas à tous ces jeunes dégoûtés par la France, à tous ces cadres qui fuient la pression fiscale à Londres, ils sont bien plus exposés que nous à la pollution. Mais attention ! Si l’air en Chine est épouvantablement pollué,  l’actuel pic de pollution a permis à la capitale française de dépasser son homologue chinoise, avec un taux de particules fines PM 2,5 de 75,1 µg/m3 en moyenne dans la journée de jeudi 13 mars, contre 22,2 à Pékin, selon les données de l’association AirParif et de l’ambassade américaine en Chine.

Que risque-t-on ? Pour Patrice Halimi, chirurgien-pédiatre et secrétaire général de l’Association santé environnement France (Asef) cité par France Info le 13 mars, « quand on augmente de 10 points le taux de particules PM 10 [particules au diamètre inférieur à 10 microns], il y a 1% d’hospitalisations pour raisons pulmonaires en plus« , assurait-il en décembre 2013. Et le risque de faire des accidents vasculaires cérébraux (AVC) est multiplié par 2,3, même si le risque reste très faible chez la personne lambdaVous avez bien lu ? Le « risque » est multiplié par 2,3…

On sait que les enfants et les personnes âgées sont exposées aux risques, mais les chercheurs anglais montrent que « chaque hausse de 5 microgrammes par mètre cube de la concentration en PM 2,5 sur l’année, le risque de mourir d’une cause naturelle s’accroît de 7% », explique The Lancet. Soit la différence entre la pollution sur un axe urbain très fréquenté par les voitures et un endroit situé à l’écart du trafic, précise le docteur Rob Beelen, de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas. Entre Paris et Montmorency…

42 000 Français seraient victimes de « mort prématurée« . Mais c’est quoi une mort prématurée ? Combien d’années, de mois, de jours ? Du coup, à quel âge meurt-on ?

L’OMS fait de la pollution aux particules fines la 13e cause de mortalité à travers le monde. Mais on ne sait rien de l’impact sur l’espérance de vie ! Tout au plus, a-t-on calculé que si l’on conservait le modèle énergétique de 2005, d’ici à 2050, un Norvégien devrait perdre 24 jours, tandis qu’un Néerlandais serait privé de 222 jours de vie… D’autres calculs ont montré que respirer le pire air pollué chinois revient à fumer « un sixième de cigarette par jour« . De qui se moque-t-on ?

Vivement demain, la circulation alternée à Paris….

 

 

 

 


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