Les nouvelles tombent comme des murs qui s’écroulent. Le site archéologique de Pompéi, l’un des plus importants au monde, à la fois par sa taille et sa place dans l’archéologie antique, est en voie de dégradation rapide. C’est ce qui ressort de l’article du site Exponaute.
C’est là tout le paradoxe d’une découverte archéologique majeure: la remise au jour de Pompéi a aussi relancé son usure et sa destruction, faute d’entretien sérieux.
Mais Pompéi souffre de tous les maux dont souffre la Campanie: la pauvreté, la corruption, la Camorra, variante locale mais non moins dangereuse de la Mafia sicilienne. Les marchés publics sont gangrenés par les malversations et tout un trafic d’influence se trouve projeté dans ces ruines.
De ce point de vue, Pompéi reflète véritablement la société locale et italienne en général. Pourtant les idées ne manquent pas, et le projet Grand Pompéi existe déjà depuis un certain temps. Mais il peine à se concrétiser à cause de tous les freins, légaux ou non, qui apparaissent.
Dans un autre article de l’expaunaute, on peut lire ceci : « Après un appel lancé pour la sauvegarde du site de Pompéi, l’Union européenne et le gouvernement italien ont investi près de 105 millions d’euros afin d’éviter qu’il ne tombe en ruines. Suite aux incidents qui ont secoué le site, comme la chute d’un pilier de la maison de Loreius Tiburnitus ou les effondrements de pans de murs dans la Maison des Gladiateurs, il devenait plus qu’urgent d’agir. Mais après avoir été recouverte pendant près de 2000 ans par les cendres du Vésuve, la cité mythique qui souffre de corruption et de coupes budgétaires doit maintenant subir les attaques de la mafia.
Le commissaire européen à la tête du grand projet de restauration du site de Pompéi, Johannes Hahn, avait pourtant prévenu, au mois de février de cette année, que la camorra n’aurait pas sa place sur le chantier. Aussi des mesures exceptionnelles ont-elles été prises, comme nommer un préfet sur place et munir tous les ouvriers d’un badge afin d’accéder au site. Une volonté de rupture avec la mauvaise gestion du passé mais aussi une précaution prise en grande partie à cause du scandale financier qui avait éclaboussé le projet.
À peine le déblocage de l’argent annoncé, l’ancien directeur du site, Marcello Fiori, ainsi que des ingénieurs ont été accusés d’avoir détourné des fonds destinés à la restauration de l’amphithéâtre de la ville antique. Une odeur de corruption et d’escroquerie planant dans l’air, la transparence était donc de mise. Mais ce problème ne se révéla être au final que le sommet de l’iceberg, puisque les contrats douteux passés avec des sociétés de construction semblent être aujourd’hui monnaie courante, et ce, depuis le début des opérations de restauration. Ainsi, le quotidien britannique The Independent a-t-il mis en lumière le cas d’un devis dont le montant initial de 500 000 euros est passé au chiffre spectaculaire de 5 millions d’euros, remettant en cause les efforts fournis pour limiter les abus qui se succèdent depuis un an déjà.
Travaillant en étroite collaboration avec le ministère de la culture et la police, la DIA concentre ses principaux efforts sur l’endiguement du crime organisé sur le site de Pompéi, et se focalise sur trois maisons : la Casa delle Pareti Rosse, la Casa di Sirico et la Casa del Marinaio. »
Depuis l’après-guerre, ce qui était l’une des plus belles régions d’Europe a vu ses paysages défigurés par des entreprises immobilières sans scrupules. Le littoral a ainsi été couvert de villas et résidences aussi laides qu’illégales. Les grands réseaux routiers ont fait le reste. Mais la Campanie reste encore une région exceptionnelle de l’Italie contemporaine.
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Une réponse à “Pompéi s’effondre pour la deuxième fois”
[…] fonds tombés aux mains de la Camorra en 2013. « Il y avait un devis qui ne devait pas excéder les 500 000 euros mais il est passé à 5 millions, voire 6 millions. Nous n’avons jamais vraiment su le fin mot de l’histoire » confie Angelo*, un […]