« Si je considère que Dieu n’existe pas, je dois me demander comment une partie de l’humanité a eu assez d’imagination pour inventer un dieu fait homme et acceptant de se laisser mourir pour l’amour de l’humanité. Que l’humanité puisse concevoir une chose aussi sublime, aussi paradoxale, sur laquelle se fonde une telle intimité avec la divinité, me pousse à éprouver une grande estime pour elle. Cette humanité a fait des choses effrayantes, c’est certain, mais elle a su inventer ça ! Auparavant, elle inventait des dieux qui dévoraient leurs fils, des dieux adultères, des divinités mauvaises, boulimiques qui mangeaient les êtres humain. Et puis, elle a conçu l’idée du sacrifice de l’amour. Pas mal ! Dans ce sens, l’invention du christianisme est une belle justification de l’existence de notre espèce, de son droit à l’existence. »
Dixit Umberto Eco, le célèbre linguiste italien, de son étonnement d’être humain.
Il y a des paroles compliquées qui n’épuisent pas la capacité des êtres humains au pire et au meilleur. Mais il y a des mots simples sur des étonnements savants qui méritent qu’on s’en souvienne. Celui d’Umberto Eco fait partie de ceux-là.