Différents séismes


Un séisme de magnitude 6 s’est produit dans la baie de San Francisco le 24 août dernier. Il n’a pas engendré de trop graves dégâts, et surtout n’a fait aucun mort. Il faut noter cet aspect puisque les effets des séismes sont très contrastés d’un pays à un autre. C’est ce que n’a pas manqué de pointer le site Vox.com en comparant le séisme de Californie à celui, de même magnitude, survenu au Yunnan  le 3 août de cette année.

L’échelle retenue, dite de Richter, est une échelle logarithmique qui prend en compte l’énergie libérée par le séisme, mais il en existe d’autres, dont celle de Mercalli, plus ancienne, qui mesure les effets sur les constructions.

Justement, la vidéo proposée par Vox.com met en valeur le fait que le séisme du Yunnan a été bien plus dévastateur et meurtrier du fait du non-respect des normes de construction anti-sismiques.  De ce fait, le bilan humain est bien plus lourd au Yunnan.

Dans le cas du Yunnan donc, le séisme est dû au choc de la rencontre des plaques indienne et asiatique. L’Himalaya en est le résultat spectaculaire, et le phénomène dégage une extraordinaire énergie qui se traduit notamment par des séismes parfois très puissants. Ce sont des échelles d’énergie que les sociétés humaines ont mis beaucoup de temps à appréhender comme telles.

Carte de la collision entre l’Inde et l’Asie. Source: laboratoire de géologie de l’ENS

Cependant, la Californie attend toujours son Big One, ce séisme d’une très grande magnitude qui serait censé se déclencher dans l’avenir. Mais personne ne peut dire quand il surviendrait. Un film comme Short Cuts, de Robert Altman, sorti en 1993, met en scène cette appréhension du séisme.

La tectonique des plaques et la sismologie étudient avec un grand soin les modalités d’interaction des grandes « plaques » tectoniques (tektôn, en grec, désigne le « toit », ici le toit de la terre), et on sait à présent que la Terre est parcourue de lignes de faille qui jouent sans cesse les unes par rapport aux autres. La Californie se trouve le long de l’une de ces failles actives responsables de violents séismes.

Les différentes plaques. Source: USGS

La terre est ainsi découpée en « plaques » qui interagissent sans cesse entre elles, comme on le voit sur cette image:

Le problème des séisme est leur imprédictibilité. On peut calculer des probabilités, des « risques » mais pas plus car il n’y a pas de caractère systématique dans leur survenue. Tout au plus peut-on affirmer que tel séisme de telle magnitude peut survenir tant de fois pour telle période. Ce qui n’est déjà pas si mal…

C’est donc toute la chaine de décision et de prévention en amont qui permettrait d’épargner des vies humaines. Mais comme dans le cas des séismes survenus en Turquie, ceux de Chine mettent en valeur les carences d’un aménagement peu soucieux de prévenir, mais surtout en prise avec une logique purement marchande, et donc à court terme. Le contraste avec les temps géologiques ne pourrait être plus violent…

En une: les effets du séisme de Napa, qui a fait 200 blessés. Source: ABC News


Une réponse à “Différents séismes”

  1. Bonjour Monsieur Brice Gruet,
    Si l’on prétend systématiquement qu’un séisme est imprévisible, c’est que définitivement nul ne souhaite véritablement investir dans ce domaine.
    En effet, totalement tombée aux oubliettes, la méthode de prévision dite : « VAN » (anagramme des initiales des trois spécialistes inventeurs : Varotsos, Alexandropoulos, Nomikos, donnait d’étonnant résultat positifs (Notamment en Grèce) en utilisant une méthode de triangulation. Cette méthode demandait cependant une infrastructure lourde en équipements répartie sur une grande surface. Trop coûteuse. C’est d’ailleurs ce qui a conduit Haroun Tazieff à abandonner sa tentative d’implantation en France sismique (Vallée du Rhône et sud des Alpes) lorsqu’il était chargé de la prévention des risques naturels.
    Par ailleurs, si effectivement la faille de San Andréas se manifeste de manière tout à fait erratique, (Ce qui nourrit plus régulièrement le suspense des feuilletons médiatiques), celle du Nord Anatolie surprend au contraire par sa grande régularité à produire des séismes d’une magnitude importante (Tous environnant les 7° sur l’échelle de Richter). Qui plus est depuis le séisme de 1939 à Erzincan qui fit quelques 33 000 morts, les suivants (une quinzaine, un tous les 4 à 6 ans) ont tous eut lieu systématiquement à l’ouest de cette zone, se rapprochant dramatiquement d’Istanbul, ville « entièrement construite aux normes antisismique comme chacun sait ». (Celui d’Izmit en 1999 à fait environ 20 000 morts)
    N’y aurait-il pas ici une forte probabilité d’occurrence ? Je pense que la science ferait un progrès significatif si on donnait les moyens aux spécialistes d’étudier sérieusement ce phénomène à cet endroit. N’oublions pas qu’il est fortement probable que l’ouverture du Bosphore se soit produite à la suite d’un accident tectonique majeur estimé historiquement très proche (7 à 8000 ans).
    Il est probablement plus commode, après coup, de compter les degrés de magnitude(*), le nombre des victimes et d’estimer en millions de dollars les dommages matériels, plutôt que développer nos méthodes de prévision en essayant de minimiser ces catastrophes humainement terriblement meurtrières.

    (*) Je comprends tout à fait que scientifiquement, la mesure de l’importance d’un séisme soit plus pertinente en quantité d’énergie déployée plutôt qu’en importance des dégâts de surface. Mais dans ces conditions, il manque un détail important dans la communication : la profondeur de l’hypocentre.
    En effet avec la mesure de Richter, à magnitude égale, et à profondeur différente du choc, un séisme n’aura pas du tout le même impact en surface. Humainement parlant, l’échelle de Mercalli qui mesurait les dégâts apparent, était beaucoup plus proche de la réalité et parlante pour le commun des mortels. Dommage, les oubliettes sont décidément sans fond.

    Pour un petit commentaire à chaud,

    Bien cordialement

    Pierre chabat

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