Alice au pays des lapins


Dans la vie absurde de M. Zag, il y a des coups de sang qui ne sont pas totalement absurdes du tout. Je me rappelle un article sur Pâques et ses chocolats que Zag mettait en relation avec des situations où des millions de personnes font la queue pour avoir quelques grammes de farine. Comparant Pâques à ses traditions « absurdes » comme la corrida ou la fête des choux.

Cher Zag, tu as mille fois raison de raconter l’histoire d’Alice, six ans, au supermarché  et ses fééries de poules, œufs, cloches en chocolat sur musique de Charlie Oleg. Au pays de merveilles écrit par Phil Moitonpoigneau et Sanderine Oseille qui habitent chez Suchard où la vache Milka pourrait te rire an nez comme celle de Benjamin Rabier et ses boucles d’oreille, la petite Alice ne fait pas toujours une scène d’hystérie pour tomber dans le panneau des oeufs ressemblant à ceux du papy dans le jardin. Oui, le journal télévisé de 13 heures si racoleur fait la une sur ces conneries mais tu peux toujours te passer de télé comme les parents d’Alice.

Il faut dire que les parents  des Alice qui touchent le Smic (« le smic c’est le Salaire de Merde pour t’Inciter à Consommer« ), sont dans la course de la surconsommation : « danses à la con » pour Alice, « travail de merde » pour les parents à l’usine ou au bureau. Ceux-là que Macron veut promouvoir le dimanche.

Mais Zag, tu as raison de dire à Alice : « Ton père et ta mère s’en cognent de ton chocolat pourri, fabriqué en Pologne avec les restes fondus du chocolat de l’année dernière… mais, petite peste que tu es, s’il ne le font pas, tu vas chialer toute la journée, et tu vas faire ta tête d’ourson en les faisant culpabiliser parce que tous les autres gosses du quartier, eux, ils ont des parents qui les aiment, de l’amour (…). T’inquiètes pas Alice, tu vas l’avoir ton chocolat, mais ce que tu ne sais pas c’est que ton papa, le malin, l’année dernière, il a attendu la fée Promotion qui, grâce à sa baguette magique, divise le prix des chocolats invendus par deux après le dimanche de Pâques... »

 Zag, tu dérailles parfois en expliquant que le chocolat est en forme de lapin car le lapin, « c’est un baiseur né » qui te susurre à l’oreille ceci : « Bonjour Alice ! viens vers moi ! n’aies pas peur ! ton papa va sortir la carte bleue, et toi tu vas galérer pour enlever l’aluminium qui m’entoure (qui te donnera un cancer) et t’en foutre plein les fringues et sur le canapé de maman acheté à crédit, en plus tu auras mal au ventre et la chiasse, et tu vas te faire engueuler toutes les 5 minutes parce que tu n’arriveras plus à t’arrêter de manger tellement je suis bourré de saloperie chimique qui feront que dans 15 ans tu auras le cul aussi gros que celui de ta mère… »

Non, Zag, les mères ne sont pas celles que tu décris, ni les « seules cloches dans le magasin ». Elles n’ont pas besoin d’une fille qui fait sa crise pour acheter du « chocolat bio du Brésil à 8,45 euros » pour « préserver leur santé, sauver une tribu brésilienne qui dansera, les fesses refaites, en ton honneur au carnaval de Rio« , que ce qui serait bio « coûte la peau du cul« .

Mais ton coup de colère contre les absurdités de la surconsommation fait du bien. On ne dit jamais assez que la pub est débilitante et qu’il faut lutter contre elle qui souille le monde autant que les nitrates la Bretagne et la radioactivité le Japon.

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Ci-dessus, dans le parc du château : Le lapin Hauswirth confondu avec le lapin Lindt


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