Regardez bien ce vignoble. Il est planté à 2400 m d’altitude dans le Yunnan chinois. Et c’est le groupe de notre (bientôt) exilé Belge, LVMH, qui commercialisera le champagne qui en est issu. Les Rothschild préparent pour 2015 la copie de leur Lafite dans le Shandong. Les Chinois ont déjà la plaque tournante : Hongkong. ‘L’or rouge« , comme l’appelle Benoist Simmat dans son très bon livre, La guerre des vins (Flammarion), a son « CAC 40 » à Londres qui a gagné 150% depuis le début de la crise en 2008. Mieux que le pétrole et l’or !
Bientôt, on boira Dynasty et Great Wall, deux marques génériques chinoises en France. En attendant le vin indien ou éthiopien… Gevrey-Chambertin qui vient d’être acheté par un homme d’affaires de Macao va-t-il être vendu en Chine ? Nul ne sait.
Mais si les Français sont chau-vins et n’aiment pas l’idée du capital chinois dans les vignobles, ils n’ont qu’à bien se tenir. Trouvez des repreneurs et évitez les querelles d’héritiers !
Pourquoi les Chinois ont-ils tant d’appétit ? Quand Simmat songe à l’ancienneté de la vigne (depuis le IVe siècle) pour expliquer la razzia, « via leur culture du thé », il se trompe. C’est leur goût de l’ivresse par l’alcool de riz pris à table qui tente les Chinois devant cette nouvelle boisson mondialisée. Il faut revoir le film Apart together de Wang Quan’an, primé à Berlin, pour comprendre cela.
Bonnes vendanges, les Frenchies !
G.F.
Pour faire votre cave : Le guide des meilleurs vins de France, Editions RVF. Superbe livre !