Aux Samoa, vous êtes gros, vous êtes punis au portefeuille


Les records mondiaux de la géographie de l’obésité sont atteints dans les îles du Pacifique. Une nourriture industrielle de mauvaise qualité a envahi cet archipel qui ne produit rien sinon du rêve pour des touristes laissant les restes de leurs repas aux locaux. Comme à Versailles au temps du roi.

Pour prendre le fléau par les cornes, la compagnie aérienne, Air Samoa, fixe le prix du billet d’avion sur le poids du passager. Pay-by-weight (payez selon votre poids) est une nouvelle modalité de la lutte contre l’obésité et l’inégalité, assure la compagnie qui va étendre le système à ses vols dans le Pacifique, notamment les Tonga et les îles Cook. Les passagers payent entre 1,32 tala et 3,8 tala par kilo (0,44-1,30 euro/kilo).

Il faut dire que la situation sanitaire est catastrophique. Le rapport de l’OMS signale que plus des trois quarts des habitants citadins des îles Samoa sont en surcharge pondérale. Pour l’instant, la mesure a été bien acceptée par la population.

Mais se posent des questions : qui va attaquer la compagnie pour pratiquer la discrimination ? Et pourquoi stigmatiser les « victimes » de la malbouffe industrielle comme on stigmatise les fumeurs, « victimes » des campagnes de pub de l’industrie du tabac. On dira qu’ils ne sont pas des victimes ? Alors, à quoi sert la publicité ? Vaste débat. Bientôt donc, des territoires pour gros et des territoires pour maigres. Les Américains des food studies vont nous inventer le lean friendly.

 

 

 

 


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