Les récents troubles survenus en Égypte, avec la destitution de Mohamed Morsi, apparaît comme un signal inquiétant. Mais peut-on parler de coup d’État de l’armée? La rue a joué et joue encore un rôle essentiel dans l’évolution de la situation sur place.
Et si Morsi a été en fait chassé du pouvoir, c’est aussi en raison de la dérive autoritaire de sa part. A cet égard, les révoltes des pays arabo-musulmans ont progressivement conduit à la montée en puissance des islamistes, qui ont pu arriver au pouvoir au moins en Egypte et en Tunisie. Mais dans un cas comme dans l’autre, cet islamisme, qui se plaçait en rupture par rapport aux pratiques politiques précédentes, a connu très vite l’usure du pouvoir et surtout a montré que ce mouvement n’était pas franchement différent du reste des partis politiques.
La religion n’a pas suffi à cimenter ces mouvements, ou plus exactement, elle n’est qu’un prétexte pour asseoir une domination purement politique. Le retour à un islam des origines totalement fantasmé se heurte de plein fouet à un processus de sécularisation que rien ne semble arrêter tout compte fait, et ce au niveau mondial.
Alors que les monarchies s’affaiblissent un peu partout, on pourrait s’interroger sur la façon dont certaines régimes s’imposent à certaines époques. La démocratie semble l’emporter partout aujourd’hui, mais il faut rester vigilant car le mot peut cacher des réalités très différentes. On peut voir aussi que l’inertie politique de certains pays renvoie à leur histoire, exemple la Chine et la Russie, encore très… impériales.
La géographie pourrait s’intéresser à ces phénomènes de diffusion de systèmes politiques dans l’espace et le temps.