Un article récent publié dans la revue Forbes évoque les « 147 compagnies qui dirigent tout », ce à quoi rétorquent certains contributeurs du site en disant que ces 147 compagnies, ce sont « nous » ou encore que 4 compagnies contrôlent les 147 qui contrôlent le monde…

Finalement, on peut se demander ce que signifie « contrôler le monde ». Dans l’esprit complotiste, jamais très loin de ce genre de considérations, un groupe restreint, supposé très compact et organisé, est censé avoir une influence quasi-mécanique, ou militaire, c’est selon, sur « le monde ». Depuis les Protocoles des Sages de Sion, un faux bien décortiqué par Pierre-André Taguieff, ou mis en roman par Umberto Eco (le Cimetière de Prague), mais qui continue à faire des ravages, on sait à quoi s’en tenir.

Mais en même temps, on ne peut nier le poids, ne serait-ce qu’économique, des très grandes entreprises, pas toujours très connues. Parler d’alliance objective entre des groupes qui partagent des intérêts communs, même de manière fortuite, serait sans doute le minimum pour décrire des situations de domination ou de claire hégémonie.

Les lobbies de toutes sortes sont partout, et on ne décèle pas toujours leur travail. Le cartographier, ou même le visualiser, peut sembler une gageure. C’est pourquoi les diagrammes qui essaient de le faire sont toujours intéressants.

L’image ci-dessus provient d’un article, The network of global corporate control, qui détaille le protocole de production. Cela rejoint les travaux de Manuel Lima sur la représentation de la complexité. Le diagramme représente les liens de propriété entre les 147 plus grandes entreprises mondiales.

Mais cela dessine-t-il une géographie ou un espace du pouvoir? Cela reste à démontrer.