De très graves incendies ravagent l’Australie depuis septembre.
Un drone filme l’ampleur des incendies en… par lemondefr
Environ 124 000 hectares ont brûlé en Nouvelle Galles du Sud, région proche de Sydney, et diverses polémiques ont éclaté à la fois sur la gestion de la crise par l’armée et aussi sur les causes exactes de ces incendies. En effet, l’actuel premier ministre Australien, Tony Abbott, tente de minimiser les dégâts et refuse d’imaginer que ces incendies aient pu prendre leur ampleur actuelle à cause de facteurs anthropiques. Son ministre de l’environnement s’est bien maladroitement appuyé sur… Wikipedia pour affirmer qu’il n’y avait aucun problème et que ces incendies étaient parfaitement normaux et naturels.
On sait en géographie que le purement naturel est toujours un peu suspect, et que les catastrophes « naturelles » ont plus souvent partie liée à des facteurs d’origine humaine. Le tout est de parvenir à démêler l’écheveau des causes. Dans le cas des incendies, toujours très médiatiques car très spectaculaires et, malheureusement, souvent meurtriers, on assiste aussi à des envolées passionnelles sur la destruction de la nature et toute sorte de poncifs du même genre. A l’échelle d’une vie humaine, la forêt est détruite. A l’échelle d’une forêt, c’est un épisode.
Le fait est que l’Australie enregistre depuis 30 ans plus d’incendies qu’auparavant. Mais on en revient toujours au même problème: 30 ans, à l’échelle de l’histoire climatique de la planète, c’est à peu près rien… En fait, nous n’avons pas assez de recul pour juger de l’évolution du climat en regard de ces événements catastrophiques que sont les incendies, par exemple. Ce problème est apparu récemment avec les « méga tornades » aux USA.
Les incendies de forêt sont en effet normaux, tout comme les tempêtes, d’autant plus qu’ils ont pour effet, le plus souvent, de renouveler la flore. C’est un phénomène cyclique, comme la plupart des phénomènes naturels du reste. Le problème tient plutôt aux incendies d’origine criminelle, qui eux surviennent plus en Europe. Les « causes anthropiques » des incendies peuvent donc varier, c’est le moins que l’on puisse dire…
Les variations de température actuelles dans le sud de l’Australie, avec des mesures élevées, posent en effet la question de leur origine. On serait tenté, comme souvent en ce moment, de les relier automatiquement et exclusivement aux activités humaines. Si seulement! Mais nous ne pouvons pas le dire avec certitude. Il est par ailleurs préoccupant, voire navrant, qu’un ministre de l’environnement trouve son argumentaire sur Wikipedia. C’est beaucoup plus perturbant en un sens, et cela en dit long sur la « culture scientifique » de la classe politique australienne.
Une dépêche de l’excellent blog Passeur de Sciences revient sur la découverte du volcan responsable d’une très grave perturbation climatique planétaire survenue au XIIIe siècle. Elle avait engendré des morts nombreuses en Europe, alors que le volcan se situait en Indonésie.
Cela fera méditer sur les différences d’échelles des énergies des activités naturelle et humaine.