Ce n’est pas ce qu’on nous avait appris. Sur des cartes qu’on n’a jamais diffusées mais que tout le monde connaissait, les fumeurs étaient dans les métropoles (où il y a des jeunes) et les « buveurs » (entendez d’alcool) dans le nord de la France où coule le lait, le cidre et la bière.
A l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (Inpes), où on a rendu public, hier, un Atlas régional des usages de substances psychoactives en France en 2010, la région qui boit et fume le plus (régulièrement), c’est le Languedoc-Roussillon. Pour les fumeurs, c’est 35 % de la population locale et une proportion relativement élevée d’usagers de cannabis (+ 3 points par rapport à la moyenne nationale). Pire, les niveaux d’ivresse sont plus élevés aussi.
Certes, en France, la « biture expresse » progresse, mais elle progresse plus vite chez les jeunes, d’une manière générale et, au niveau régional, en Bretagne (15 % des Bretons ont connu au moins trois épisodes de ce type dans l’année, soit près du double de la moyenne : 8 %). La consommation quotidienne d’alcool baisse, notamment en Ile-de France, Haute-Normandie et Lorraine. Dans le Nord-Pas-de-Calais, on s’arrose beaucoup à la bière mais on ne copie sur l’affreux modèle anglais et hollandais du binge drinnking.
Pour le tabac, en 2010, près d’un Français sur trois fumait quotidiennement mais moins en Alsace et en Ile-de-France, mais bien plus dans notre Sun belt allant de l’Aquitaine à Monaco. Un chiffre moins important pour le cannabis qui compte 5% d’usagers avec des pics de consommation dans la France du vide de Brunet (du Limousin aux Ardennes) et… en Ile-de-France et Languedoc-Roussillon.
Comment expliquer cela ? Traditions culturelles ? Possibilités de fumer dehors ? Cigarettes détaxées aux frontières espagnoles ? Allons faire un petit tour sur le trottoir pour en discuter avec les accros.
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