C’est le Pr Didier Raoult, spécialiste de microbiologie à l’unité de la recherche sur les maladies infectieuses de la faculté de médecine de Marseille, qui tire la sonnette d’alarme : 30 000 Français sont revenus de La Mecque depuis le 18 octobre 2013 et 3 000 sont porteurs du virus de la grippe. Du coup, gare au virus qui attend les conditions météos propices pour se déployer.
La Mecque est devenue au fil des années le cauchemar des microbiologistes. S’y croisent des pèlerins d’Afrique subsaharienne où le virus se promène en ce moment parce que la saison de la grippe est inverse à la nôtre. 10% des pèlerins sont porteurs du virus grippal : soit H3N2, soit H1N1 ou de B. Pour Didier Raoult (1), « cette grippe était parfaitement évitable. Par une simple vaccination« .
Le hic est que le vaccin n’était pas disponible avant le pèlerinage. On aurait dû prévoir. La maladie revient chaque année pour tuer de 100 000 à 400 000 personnes dans le monde. D’où vient l’incurie ? Des politiques ? De l’OMS ? Didier Raoult les accuse de céder aux peurs des fausses épidémies pour mieux en négliger les vraies. Comme ce fichu coronavirus en Arabie saoudite, dont on ne recense aucun cas et qui a fait pourtant lancer un plan de détection qui a été effarant à mettre en place. Sans parler des virus aviaires, H5N1 ou H7N9 pour lesquels on a passé commande en vain. Ces fausses épidémies ont fait autant de malades en dix ans que le dernier pèlerinage de La Mecque en 15 jours.
Vraie grippe, « grippette » a-t-on même dit escamotée par des virus fantômes ? Les médecins veulent s’occuper des maladies infectieuses, comme la grippe ou l’infection à pneumocoque banalisées « alors qu’elles représentent un vrai danger de santé publique ».
_________________
(1) Le Point, n° 2148, 14 novembre 2013