Typhons, ouragans et tempêtes: mythologies du climat


La climatologie est-elle une science rationnelle? La question peut paraître étrange, mais en fait pas tant que cela: le mot typhon a une étymologie intéressante; dérivant du chinois t’ai fung, « grand vent », il entre aussi en résonance, par homophonie,  avec le terme grec Typhon, qui désigne une créature monstrueuse venue des profondeurs, une sorte de démon des tempêtes puissamment destructrice. Le mot grec « tuphôn » peut être traduit par tourbillon fumant. La confusion des termes ne s’arrête pas là: le mot chinois t’ai fung aurait encore influencé le perse Tufân, qui désignait les cyclones de l’Océan indien. Le mot typhon évoque donc à la fois une violente force destructrice et une sorte de monstre capable de déclencher cette force redoutable. Pas très scientifique…

Quant au mot ouragan, il dériverait d’une langue des Antilles pré-hispaniques, huracàn, qui signifie tornade. Un mot local pour désigner une réalité locale. Le mot cyclone enfin, mot plus savant, inspiré par la forme du phénomène (cercle), fait également penser au cyclope, ce géant muni d’un œil unique mais lui aussi dépositaire d’une force terrifiante et dont Ulysse fait les frais.

Comme si ces personnifications ne suffisaient pas, on attribue des noms à ces phénomènes naturels pour ne pas les confondre et, peut être, pour les apprivoiser autant que possible.

Le « super typhon  » Hayan, classé au niveau 5 de l’échelle

Malheureusement, dans le cas de Haiyan aux Philippines, rien n’a pu l’arrêter. On parle de « supercyclone » pour désigner des tempêtes d’une violence inhabituelle, mais une fois de plus, les ordres de grandeur de ces phénomène dépassent nos mesures habituelles.

un fait troublant est la bataille de chiffres entre autorités gouvernementales et ONU, les unes qui minimisent les morts, les autres qui les maximisent au contraire. C’est que le « traitement » de ces catastrophes et la gestion de l’aide sont des questions politiques, qui révèlent la force ou la faiblesse du pouvoir. Avouer trop de morts c’est avouer que l’on est un pays pauvre, sous-développé. Le contraire est à prouver. Lors du tsunami est-asiatique de décembre 2004, l’Inde avait mis un point d’honneur à ne pas demander de l’aide extérieure, pour démontrer sa capacité de « grande puissance » à affronter ces désastres.

Dans le cas présent, on dépasse les 6 000 morts, et ce n’est qu’un début semble-t-il…


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