Ci-dessus: Le Bangladesh a célébré lundi 16 décembre la reconnaissance de l’indépendance par le Pakistan, obtenue en 1971 à l’issue de la troisième guerre indo-pakistanaise.
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Connaît-on vraiment le Bangladesh, cet État situé aux confins de l’Inde et de l’Indochine, dont on ne parle, souvent, que pour insister sur les catastrophes humaines, climatiques ou technologiques qui s’y abattent périodiquement? Il s’agit pour partie de l’ancien Bengale, nom exotique liés « aux Indes » coloniales. Mais il s’agit aussi du delta formé par le Gange et le
Brahmapoutre, c’est à dire l’un des deltas les plus grands du monde. Une zone basse incessamment inondée, affectée de calamités aussi nombreuses que la population qui y vit.
Les dernières dépêches portaient sur ces sweat shops, ateliers textiles à l’échelle d’usines monstrueuses qui finissaient par s’effondrer sur les travailleurs qui s’y trouvent exploités. Dureté d’une société elle-même très dure envers les femmes, rappelons-nous Taslima Nasreen et ses combats en faveur de la condition féminine. Les affrontements entre hindous et musulmans, majoritaires au Bangladesh, se traduisent souvent parfois par des émeutes sanglantes.
Mais c’est un Édémocratique, avec l’islam comme religion d’état depuis 1988 seulement. Peuplé de plus de 150 millions de personnes, le Bangladesh compte environ 89% de musulmans, ce qui en fait l’une des grandes nations de l’islam.
Et comme au Pakistan, les islamistes mettent la pression sur le pouvoir en s’immisçant dans tous les domaines de la vie publique et privée. C’est ce que dénonce Taslima Nasreen, ce qui lui vaut bien des problèmes.
Le Bangladesh était lié au Pakistan juste après l’indépendance de l’Inde, mais en dehors de la référence à l’islam comme fonds commun, les deux pays étaient séparés topographiquement et culturellement. Pourtant, l’indépendance a été difficile.
A certains égards, le Bangladesh est une sorte de Pays Bas en devenir, du fait de leur position sur un delta. Mais le pays est aussi connecté à l’économie mondiale par le biais, notamment, du commerce du textile. Mais la violence des rapports économiques se révèle seulement lors de drames comme ceux connus récemment. Le reste du temps, les conditions de travail de la population sont la « boîte noire » du pays.
Cela arrange tout le monde, mais nous découvrons peut à peu la réalité de cette économie locale-mondiale. Maîtriser sa démographie, maîtriser les aléas naturels, sont deux défis relevés.
Mais ils sont sans cesse à relever… défis mêlés aux soubresauts de l’histoire dans une région complexe.