Avec le souvenir de la Révolution française, peut-on faire le lien entre ce que fut l’Histoire chez nous et ce qu’elle est aujourd’hui à Kiev ou à Phnom Penh ? Dans ces deux villes, des activistes conduisent des manifestants à vouloir sortir les gouver-nements en place. Coûte que coûte. Au prix de nombreuses vies offertes aux nations qui enfantent la démocratie dans les douleurs.
En Ukraine, dans un froid glacial, la place de l’Indépendance est fermée à la circulation depuis décembre 2013. Depuis l’adoption de lois « liberticides » le 17 décembre, les Ukrainiens n’ont cessé de demander la justice dans les rues devenues des champs de bataille entre le président Ianoukovitch et le peuple. Le mouvement Euromaïdan tente de convaincre l’armée de ne plus servir le président en place, à la tête d’un pays corrompu (classé 144e sur 175 par Transparency International). Vitali Klitschko, un colosse de 2,02 m qui a gagné son argent honnêtement dans le sport serait pressenti pour les prochaines élections mais on tente de le marginaliser comme les autres candidats. L’appel à l’Union européenne doit être entendu dans ce climat de défiance à l’égard de la Russie qui n’a jamais pris l’Europe pour un partenaire fiable dans cette région qu’elle pense être un peu de son périmètre d’influence.
Au Cambodge, les manifestations sont interdites, mais les bagarres et les crimes n’en finissent pas. Les partis s’accusent de créer la pagaille. Mais le peuple cambodgien, maintenu dans une grande pauvreté (un salarié touche en moyenne 60 euros par mois) en a assez de ne pas voir les dividendes de son travail. En s’assurant des alliances à l’étranger, le gouvernement cambodgien tente de montrer que la gestion pacifique de la crise le désigne comme un interlocuteur fiable. Poussant les opposants dans des retranchements violents imposant des réponses policières. Le pays qui a connu en 2013 un nombre de touristes de près de 20% de plus qu’en 2012 tient à garder cette manne en ne faisant pas craindre aux visiteurs d’être pris à partie.