Ce sont quelques secondes, très très longues secondes. Pour l’Autrichien Felix Baumgartner, se projeter à nouveau vers son record mondial de chute libre, c’était reculer les frontières de l’homme cherchant à se mesurer dans l’espace. Se mesurer avec les nouvelles technologies et pas les ailes attachées avec de la cire comme Icare l’avait tenté en Grèce…
Il lui faut se jeter en chute libre à 39 kilomètres de la Terre et dépasser le mur du son. Et nous donner à voir ce qu’il voit, lui, quand il saute : «Je voudrais que vous puissiez voir que ce que je suis en train de voir.»
Certains avaient suivi la première version de ce saut vertigineux en octobre 2012, puis la réédition, en plus brut en 2013.
Voici qu’est franchie l’étape suivante qu’il nous donne à sentir aussi, avec le souffle de Baumgartner qui s’emballe et cette phrase qui pourrait devenir mythique : «Parfois vous devez monter très haut pour comprendre à quel point vous êtes petit.» Cette mesure est à la base de tous les records que l’humanité aime se donner. Et qui montrent que des flèches des cathédrales aux stupas bouddhistes, à nos gratte-ciel et nos stations orbitales, tout est bon pour franchir les barrières imposées par la gravité et comprendre qui nous sommes par cette mesure.
La nacelle est montée si haut qu’on y voit la courbe de la terre, le ciel passer du noir au bleu, avec la ouate qui précède la bonne vieille terre qui accueille notre champion.
Maintenant, attachez vos ceintures et sautez !