Boycotter des territoires : une nouvelle idée européenne contre Israël


L’intrication complexe des territoires israéliens et palestiniens

La colonisation israélienne des territoires est un vrai poison géographique au Proche-Orient. Et le poison qui empoisonne les relations diplomatiques entre les Etats se répand dans d’autres sphères comme les ONG qui militent à Londres pour les droits de l’homme, les entreprises néerlandaises, le fonds souverain de la Norvège qui cessent leur partenariat avec des sociétés israéliennes impliquées dans les colonies. Tout cela parce que ces colonies sont jugées illégales par le droit international. En France, pour l’instant, les militants qui appellent au boycott sont traduits devant les tribunaux.

Les diplomates européens à Jérusalem n’y vont pas par quatre routes : ils accusent Israël de « miner systématiquement la présence palestinienne dans Jérusalem par le biais de l’expansion continue des colonies ». La ville est reconnue par Israël comme sa capitale « éternelle et indivisible » et la Palestine souhaite retrouver l’Est de la ville qui avait été annexée en 1967 et pour en faire la capitale de leur Etat.

La diplomatie européenne considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé et les colonies illégales. Elle n’accepte pas les restrictions imposées à la Palestine. Alors qu’Israël annonce de nouveaux plans de colonisation au moment où le Secrétaire d’Etat John Kerry relance les discussions de paix…

Agacée que les négociations piétinent, la Norvège qui possède le plus grand fonds souverain du monde bannit des entreprises israéliennes parce qu’elles contribuent « à des violations graves des droits des personnes« . Depuis quelques semaines, c’est PGGM, fonds de pension néerlandais , qui stoppe sa collaboration avec des banques israéliennes.

En France, Orange est dans la ligne de mire de  l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) pour ses accords avec la société Partner qui « possède 176 antennes en Cisjordanie alors que les Palestiniens ne peuvent pas en ériger comme ils le veulent », explique Robert Kissous, membre du bureau national d’AFPS (1).

Une colonie israélienne en construction

Une forte campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) lancée en 2005 commence à porter ses fruits.  Pour Robert Kissous, « il est aberrant de continuer à laisser entrer des produits qui viennent de colonies illégales ». Il insiste par ailleurs sur l’injustice vécue par les Palestiniens, freinés dans leur développement économique et qui représentent un marché captif pour Israël, comme l’écrit Clémence Boyer (1).

La  Commission européenne a pris de nouvelles mesures pour écarter des subventions et instruments financiers européens des colonies israéliennes. Elle a mis en place une traçabilité des produits israéliens pour savoir lesquels viennent des colonies et ler coller des droits de douane. Les patrons israéliens dénoncent une « concurrence déloyale » et se font indemniser par l’Etat hébreu.

Une version nouvelle de la guerre des territoires.

 

 

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Citée par Clémence Boyer, correspondante à Londres (La Croix)


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