Débauche d’argent, enflure verbale, comptabilités et classements ridicules. On pense à la formule cynique des empereurs romains : « Du pain et des jeux« .
Faut-il dépenser 37 milliards d’euros pour distribuer 33 hochets aux Russes qui se pavanent sur le podium ? Quant au bilan de la France, on n’ose pas l’évoquer tant il paraît indécent au regard des investissements. On ne fait pas le rabat-joie mais on parle d’argent public et de publicité commerciale pour des résultats consistant à se hausser du col face à nos voisins.
Hollande a beau jeu de féliciter les Bleus pour leurs 15 breloques (« mieux qu’en 1968 » à Grenoble) car il y avait trois fois plus d’épreuves en Russie qu’à Grenoble… (1). Rapporté au nombre d’habitants, la France est 16e au classement sur 23 pays récompensés : c’est ridicule, mais à la limite, quel est l’intérêt de ces comparaisons ?
On peut s’intéresser au biathlon et apprécier que les tireurs à la carabine soient bons, mais pourquoi des Jeux d’hiver si on n’a pas de champions de ski ? On a entendu des choses étonnantes : que les skieurs français étaient surpris qu’il y ait de la neige à Sotchi…
Bilan des courses : une… audience télévisuelle flatteuse. Des téléspectateurs qui ont apprécié l’ex-patineur Candeloro se pâmer devant une jeune Cléopâtre canadienne. Le temps de cerveau disponible des téléspectateurs qui intéressait tant Patrick Le Lay (et que Bilalian lui a volé), voilà la réalité de Sotchi. Triste époque.
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(1) J.-M. Thénard, Le Canard enchaîné 26 février