Le site La carte de France des villes et villages sans pesticides lance une initiative qui pourrait avoir de multiples conséquences. En ces temps de remaniements ministériels, les engagements en faveur de l’environnement ne sont pas du luxe. Certaines communes sont pionnières, comme Beaugency.
Les géographes entretiennent une relation ambivalente envers l’écologie politique et l’environnement. Mot français passé en anglais et revenu en France par le biais du sacro-saint développement durable, l’environnement renvoie à des définitions et des usages très variés et parfois contradictoires.
La plupart du temps, les néo-ruraux qui sont en fait de vrais citadins confondent campagne et nature. Grave confusion qui entraîne des dialogues de sourds avec les locaux, et des conflits d’usages en rafale. La géographie a son mot à dire dans ces batailles de mots et de représentations.
Mais alors que l’on tente de nous faire admettre comme normal de manger, de respirer, de boire empoisonné, comme si c’était une fatalité inhérente au « progrès » (les industriels y croient, ou feignent d’y croire, dur comme fer), heureusement de nouvelles initiatives apparaissent qui écornent ce mensonge du progrès indéfini.
On sait que la disparition des abeilles est en bonne partie due aux pesticides. Et nous, humains, sommes très contaminés par les pesticides, qui sont nocifs. On incite les mairies à se passer de ces pesticides, mais sans vraiment leur proposer de véritables alternatives. Des associations comme Kokopelli font figure de résistants et presque de hors-la-loi, tout simplement parce qu’ils s’opposent à la marchandisation générale du vivant et proposent des solutions simples, efficaces et sans danger pour la santé en terme d’engrais et de pesticides, mais aussi de semences rustiques, non stériles.
Mais beaucoup de produits dits « de synthèse » ne sont pas sur le marché parce qu’ils sont plus efficaces que les autres, mais parce que les produits dérivés du pétrole sont disponibles en telles quantités qu’il faut à tout prix les écouler. D’où l’irruption, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, d’une multitude de produits chimiques garantis surpuissants. On oublie de parler des effets sur la santé et l’environnement. Et pour cause.
Ce bourrage de crâne fait acheter du Roundup les yeux fermés, et consommer des dérivés du pétrole de manière compulsive, il a des effets nombreux, mais encore mal définis du fait du lobbying intensif déployé par les industriels pour faire pencher de leur côté le plateau de la balance. Monsanto fait partie des grands méchants, et le trait n’est pas caricatural hélas!
Pour le moment, la carte en montrant qui utilise ou pas les pesticides artificiels parmi les communes françaises dessine une tendance au fur et à mesure que la carte va se remplir, puisque l’enquête ne fait que commencer. Nous verrons alors à quoi ressemble cette carte de la France sans pesticides.
Mais cela restera relatif: 90% des pesticides sont utilisés par les agriculteurs… La France doit bien maintenir ses rendements agricoles faramineux si l’on veut continuer à faire partie des grandes puissance agricoles exportatrices. Et tant pis si la santé publique en pâtit. Tant que l’on vend…