Un peu de rêve fait du bien. Voici Paris imaginé par l’agence Vincent Callebaut en 2050. Vincent Callebaut Architectures est une agence de l’écologie urbaine à qui on a demandé d’imaginer une capitale avec plus d’habitants et moins d’émission de gaz à effet de serre.
Paris smart city 2050 montre comment on peut densifier et re-oxygéner Paris qui devient une ville végétale. L’architecte bio-climatique belge travaille avec des ingénieurs de Setec Bâtiment. Les tours sont multi-fonctionnelles, écoconçues, à énergie positive. Elle compte des ponts logements, des éoliennes et turbines hydroélectriques. Les façades et les toits des immeubles sont alvéolés comme les ruches.
La photo montre ici une vue sur le jardin du Luxembourg, la tour Montparnasse a été transformée comme un Central Park verticalisé avec des façades d’algues vertes produisant de l’énergie pour le bâtiment.
Anne Hidalgo a reçu un premier dossier, présenté sous forme de huit propositions architecturales (mountain towers, antismog towers, photosyntesis towers, bamboo nest towers, honeycomb towers, farmscrapers towers, mangrove towers, bridge towers).
Pour l’architecte, le projet paraît futuriste, mais il est, pour lui, très réaliste. Et il a l’ambition de susciter des débats. D’autres propositions arrivent sur le bureau de la maire depuis quelque temps.
—————-
Pour en savoir plus : Le Parisien 17 mai 2015
« L’essor spectaculaire des technologies numériques ouvre de nouvelles perspectives, dans le domaine de la mobilité, de l’énergie, de la production et de la consommation, de la mutualisation des usages, de l’accès au service public, de la participation politique. L’économie du partage et de l’intelligence collective s’impose et conduit les villes à changer de paradigme […]. Paris dispose de tous les atouts pour accompagner cette mutation », estime Anne Hidalgo dans sa communication. Son plan stratégique dessine une ville « ouverte » (avec « l’humain au cœur du dispositif »), « connectée » et « ingénieuse ». Rien à voir, assure Jean-Louis Missika, avec la vision de Christian Estrosi, le maire UMP de Nice, qui assumait « volontiers être Big Brother, dans le bon sens du terme », dans le JDD du 10 mai. Élue quatrième smart city du monde par un cabinet américain, Nice a notamment déployé un millier de caméras intelligentes capables de détecter le moindre mouvement suspect dans la foule.
« À Paris, notre philosophie est tout autre : nous ne voulons pas utiliser les outils numériques pour contrôler la ville et les habitants depuis le bureau de la maire. Mais plutôt rendre public le big data, faire participer davantage les citoyens », insiste l’adjoint parisien.
La « méthode » d’Hidalgo, basée sur « l’intelligence collective » et la « coconstruction des projets », serait même la particularité qui distinguerait Paris des autres métropoles mondiales. La Ville, qui en est à son deuxième budget participatif, compte s’appuyer sur la « plate-forme d’idéation Idee. paris. fr » et sur l’appli « Dans ma rue », dont une refonte est prévue, à l’instar du site Paris. fr. Depuis l’an passé, chaque passation de marché public impose aux prestataires (JC Decaux, Autolib’, Stif…) de « libérer » les données produites dans le cadre de ce marché. Et dès juin 2015, toutes les données budgétaires et sociales de la Ville, ainsi que les données liées aux marchés passés ou aux subventions, seront mises en open data.
La vie quotidienne des Parisiens est promise à de grands changements. « Le champ des possibles est considérable », s’enflamme Jean-Louis Missika.
Une réponse à “Comment sera Paris en 2050 : une smart city”
Au gout de la Maire !
En vertu des vieux adages, qui très souvent sont porteurs de vérités immuables, celui qui prétend que « Paris sera toujours Paris » vient véritablement en contradiction avec la fiction que vous décrivez.
Il est vrai que Madame Hidalgo, conformément au nom qu’elle porte, est bien capable d’adopter ce noble projet écolo-géographico-fourmiliaiste, qui visuellement nous rappelle le retour des termites, très « vers », certes, mais cependant bien éloignés des prédictions de l’adage en question.
Cela me rappelle, qu’il y a quelque temps déjà, notre « baronné » Haussmannien avait défiguré la capitale en supprimant l’égout central des rues, signant son triomphe par cet enterrement pour le meilleur et pour l’Empire, (Le Rivoli-tionnaire de précédent ayant déjà bien entamé la chose) et prétendant ainsi à jamais voir s’envoler la possibilité de fabriquer des barricades par dé-pavement des chaussées. Il s’était trompé.
Si nous devions subir un tel « Vincent-Callebautage », où la taupinière deviendrait le seul moyen de porter en surface toute la saleté du dessous, la pluie bien ruisselante suffirait à tout nettoyer en plaçant au devant de la Seine toute cette flotte encrassouillée. Enfin débarrassé de l’effet de serre, l’effet de mer en serait bien augmenté, et nous serions amenés à reconnaitre que pour le bien de la planète, on s’était trompé.
Il est vrai qu’on peut rêver, mais je suis prêt à parier que Paris sera toujours Paris.
Pierre Chabat