Faut pas prendre les poissons tropicaux pour des enfants du Bon Dieu


Les migrations des êtres vivants n’ont jamais cessé sur la planète. Et voici qu’on s’extasie devant des poissons-flûte (Fistularia commersonii) en photo ci-dessus, mesurant un mètre de long, originaires du Pacifique et qu’on observe depuis l’an 2000.  La belle affaire !

Devinez à qui impute-t-on cet événement extraordinaire ? A l’ouverture du Canal de Suez en 1869 ? Certes. Mieux encore ? Au réchauffement climatique. Peut-on bouger le petit doigt maintenant sans que le réchauffement climatique soit responsable de cet acte si important ? Certes, on nous dit que ces migrations sont sous-estimées… Il fallait bien cet exploit pour figurer à la une de la revue Ecology Letters (mars 2015).

On ne chipotera pas sur le travail de cette équipe « internationale » qui a repéré plus de 90 espèces de poissons ayant pu remonter vers la Méditerranée. Mais de qui se moque-t-on lorsqu’on annonce qu’il a fallu plus de 800 articles français, italiens et israéliens pour tenter de trouver une probable niche climatique d’origine…

Le résultat ? Le tiers des 30 espèces tropicales les plus étudiées ont migré vers des eaux plus froides. Et qu’y voit-on ? De quoi faire des modèles pour prévoir les invasions biologiques et les effets du global change sur la géographie ds poissons.

On s’intéressera alors aux larves portées par les courants, aux interactions biologiques, à la compétition entre espèces…

 Voilà. Si cette histoire vous branche, il ne vous reste plus qu’à migrer sur le liste d’Ecology Letters. Niche shift can impair the ability to predict invasion risk in the marine realm: an illustration using Mediterranean fish invaders par Valeriano Parravicini, Ernesto Azzurro, Michel Kulbicki et Jonathan Belmaker, publié en ligne dans Ecology Letters le 27 janvier 2015.

Cela me rappelle l’histoire des canards sauvages qu’il ne fallait pas prendre pour les enfants du Bon Dieu…

 


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