En une: Le lagon sous bulle le plus grand du monde : 66 000 mètres carrés, 360 mètres de long et 107 mètres de haut (vers Berlin)
La France qui critique Dubaï et sa piste de ski serait bien avisée de mettre sa langue sous la neige. Car il faut que des Zadistes se battent pour poser la question qui fâche dans notre cher et beau pays : « A-t-on besoin de bulle tropicale en France si les Emiriens n’ont pas besoin de piste skiable ?«
Car enfin, lorsqu’on apprend qu’à 30 km de Paris, on préempte 180 hectares d’excellentes terres agricoles pour poser une bulle sous laquelle des gogos pourront barboter dans une eau à 30 degrés constants, plus exactement un « acqua lagon« , des piscines à vague, des jacuzis, le directeur de « Villages nature » (ne riez pas) vous explique qu’il est chauffé par géothermie et que, par conséquent, il ne voit pas où est le problème.
C’est le projet de Roybon qui a mis le feu au ras-le-bol. A quoi bon Roybon, en effet ? Si ce n’est moins de 200 emplois (de quelle qualité ?) et la mobilisation de quelques artisans et entreprises locales… Ces investisseurs n’ont-ils pas compris qu’on a changé de modèle économique et que les données environnementales imposent de construire une autre image de l’avenir ?
Ce qui empoisonne le dossier est que les communes voient leurs ressources issues de l’Etat fondre comme neige au soleil. Tout est bon pour trouver de l’argent. Un projet de Center Parc à Poligny (Jura) dans une des plus belles régions de Franche-Comté annonce 500 000 euros de contribution territoriale, 200 000 de taxes foncières et autant de taxes de séjour, sans compter un loyer annuel de plusieurs millions d’euros. Mais en face des investissements (170 millions d’euros) et sans compter les impacts environnementaux, est-ce si attrayant ?
Pourquoi serait-il interdit de poser la question de l’utilité de tels projets ? Serait-il si difficile de penser des projets non pas hors sol, mais en accord avec les sociétés locales et leurs environnements ? Pourquoi dépenser tant de deniers publics vers des projets pour une si piètre conception du bonheur ?