Les trente glorieuses chinoises terminées, le pays est devenu un acteur normalisé qui connait des crises monétaires comme toute économie développée. La crise actuelle du yuan nous paraît, de l’Europe, une péripétie inévitable dans un pays de la taille de la Chine. Pour l’économiste Gordon G. Chang à qui nous devons The Coming Collapses of China, le « dividende démographique » des années Mao et Deng Xiaoping est terminé. Car le pic démographique est presqu’atteint et la Chine va perdre une partie de sa force de travail.
Au même moment, l’Inde va devenir la première puissance démographique mondiale, menaçant la Chine dans son influence internationale et sa domination régionale. Rien n’est écrit, car l’Inde n’est pas encore sortie de la paralysie bureaucratique de l’après-colonisation. Narenda Modi, le Premier ministre indien qui est installé depuis mai 2014, a de grandes ambitions pour l’Inde qu’il veut installer comme la puissance du XXIe siècle.
Pour Pékin, un des moyens de limiter cette montée de l’Inde grâce à son potentiel démographique est d’entretenir la confusion sur les insurgés indiens. Les services de renseignement et l’armée indienne se plaignent de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise qui entretient des liens avec des dirigeants séparatistes du NSCN-Khaplang. Ceux-là même qui sont à l’origine de l’assassinat de 18 militaires à Manipur en juin 2015.
_______________
Pour aller plus loin, un bon dossier de Géoconfluences