L’image est parfaite. Comme la montagne est parfaite, belle comme une évidence. Confinant au sublime tant les Japonais ont représenté lle Fuji-san comme une montagne-matrice, non loin de Tokyo. Comme Mexico a son Popocatepetl, Athènes son acropole, Rio son Corcovado, Le Cap sa Table impressionnante… Proche de la ville, elle est dans la ville car on la voit dès qu’on est en hauteur et que le temps le permet. Voir le Fuji-san de chez soi, l’avoir dans le cadre de sa fenêtre, c’est avoir un horizon sacré.
Car la bête peut se réveiller. Les Japonais ont même eu une alerte en 2012. La dernière explosion date de 1707, appelée « grande éruption de Hōei », qui a suivi de près de deux mois, un grand tremblement de terre.
A l’inverse du Mont Blanc qui ne fut vaincu qu’à la veille de la Révolution, le Fuji-san a été gravi par un moine bouddhiste, En no Gyōja en 663, le premier Occidental en atteignant le sommet qu’en 1860. Les femmes étaient interdites d’ascension jusqu’à Meiji, du fait du caractère sacré de la montagne. Notamment du fait de l’impressionnant cratère (photo).
L’ascension du Fuji-san est tout à fait possible pour le plus grand nombre. Le volcan est devenu un lieu de pèlerinage sauf en hiver, pour 100 à 200 000 personnes dont un tiers d’étrangers.
Les champs de thé, soigneusement alignés comme les vignes au pied des Alpilles ou des dentelles de Montmirail (Vaucluse), donnent un effet qui inspirera tout buveur de thé ou esthète de la nature. On ne pense pas que les champs de thé soient là, par hasard, sur cette montagne dont la substance passera aussi dans les tanins de ce thé vert quasi sacré
Inscrit au patrimoine mondial, le Fuji-san a basculé dans une autre renommée qui le destine à l’humanité comme un lieu hors du temps.
Le Fuji-san et son altocumulus lenticularis (photo)
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Geographica a déjà publié sur le mont Fuji : Le Fuji n’existe pas