Dans les miasmes nauséabonds d’un procès intenté à la Philharmonie de Paris, le Monde Magazine (17-18 octobre 2015) revient sur le travail de Jean Nouvel. Les géographes ne s’intéresseront pas tant à la personnalité chatouilleuse de l’architecte, qu’à ce qu’il dit de l’espace des lieux qu’il a conçus comme le musée du Quai Branly, l’Institut du monde arabe ou les futures tours Duo à Paris.
Louise Couvelaire qui tente de faire connaître les pratiques de travail de celui qu’elle appelle une « diva », raconte une soirée pour le 70e anniversaire de Jean Nouvel à Saint-Paul-de-Vence en août 2015. « L’invité star de cette soirée (…) s’appelait Roger. Un homme de 95 ans qui a prononcé un discours « d’une beauté ahurissante » selon le galeriste Patrick Seguin, ami de Nouvel depuis trente ans. « On avait bandé les yeux de Jean, quand on lui enlevé et qu’il l’a vu…. il avait 7 ans et demi ! » se souvient l’artiste plasticien Bertrand Lavier. Roger Nouvel, son père, « mon premier fan » dit le fils qui « veut tout savoir : ce que je fais, où je suis… » Son père (…) est docteur en géographie – « avoir un père géographe, ça m’a marqué ! » – et inspecteur de l’éducation nationale.
Un père résistant, un père militant de la cause des enfants inadaptés (à l’origine de la création de plusieurs établissements spécialisés, notamment à Sarlat où ses parents vivent toujours, dans la maison où il a grandi), un père défenseur de la laïcité. Un père qui a refusé qu’il devienne peintre ».
On aurait aimé en savoir plus sur ce qu’un père géographe peut imprimer de l’espace à ses enfants. Mais on n’est pas surpris qu’un architecte puisse voir une filiation entre le métier paternel et le sien. Avis aux parents géographes ! Soyez soucieux de transmettre une intelligence de l’espace à vos rejetons…