Irma, un cyclone pour la rentrée


L’ouragan Irma a dévasté toute la région caribéenne, et a atteint le 5e degré de l’échelle Saffir-Simpson. Le traitement médiatique a été intéressant, dans le sens où la couverture était à la fois très fournie et toujours aussi sensationnaliste. On peut affirmer cela dans la mesure où une simple comparaison avec le super typhon Hayan, survenu dans le Pacifique en 2013, révèle que ce cyclone a été beaucoup moins médiatisé, alors que le bilan humain a dépassé les 6000 morts, tandis qu’Irma, certes très puissant, n’a entraîné « que » quelques dizaines de morts et disparus. On peut se réjouir d’un bilan si bas, car cela peut signifier que la prévention et la préparation des populations a été sans doute meilleure que par le passé, même si les destructions matérielles ont été considérables. Une rapide visite sur différents sites recensant les bilans humains des principaux ouragans connus montre par exemple que le cyclone de Bhola, en 1970, avait atteint les 500 000 victimes!

On voit bien que les ordres de grandeur sont incroyablement différents, et les cyclones des océans Indien et Pacifique, pourtant plus puissants en général, sont beaucoup moins suivis que ceux des Caraïbes.

La question posée à chaque fois qu’un événement d’une telle ampleur survient est de savoir si oui ou non sa violence est due au changement climatique. Mais nous ne pouvons y répondre honnêtement, ou sinon nous le faisons par pure idéologie, car, comme certains media l’ont répété, le recul sur ce genre de phénomène est trop court, de l’ordre du demi-siècle, ce qui est trop peu pour se prononcer. Ce qui est certain, c’est que l’énergie déployée par de tels cyclones est absolument colossale.

Enfin, l’article de Virginie Duvat-Magnan dans le Libé des Géographes met bien en valeur le fait que ce sont d’abord les erreurs humaines qui ont augmenté les effets du cyclone: en effet, les constructions précaires autorisées sur des terrains inappropriés sont l’une des causes de la gravité des effets du cyclone. Autrement dit, avant d’accuser le réchauffement climatique, il vaudrait mieux regarder les décisions (ou non décisions) politiques prises en amont!

Geographica a publié plusieurs article sur les cyclones, dont Hayan.

En une, l’ouragan Irma frappe les côtes portoricaines, d’après NBC News.


Une réponse à “Irma, un cyclone pour la rentrée”

  1. Bonjour Monsieur Brice Gruet,
    « Arrière pensée cyclonique »
    « Pas assez de recul pour émettre un avis ». Voici ainsi résumé le sempiternel argumentaire politico-scientifico-mediatico préféré de tous les esprits savants du monde actuel. En absence de chiffres et de statistiques, c’est l’ignorance, le trou, le noir absolu, et heureusement que nos portables de tous genres sont excellemment satellito-connectés, sans quoi il serait effectivement très difficile de dire l’heure qu’il est, puisque l’horloge, en perpétuel mouvement, demeure assez « imprévisible ». Il me semble que cependant avec un peu de jugeote, d’équilibre mental et d’esprit d’observation, il n’est pas si difficile que cela de comprendre le monde. Et si en supplément on ajoute un peu de technicité et d’expérience, voir un peu de géographie, alors comprendre que c’est le poids qui nous rend lourds devrait suffire à vaincre l’obésité.
    Lorsqu’il aura trouvé que pour se dégeler les pieds et la cervelle, c’est en allumant du feu qu’il résoudra son problème existentiel, l’Homo sapiens aura se jour là commit la faute planétaire impardonnable, puisqu’il aura transmis à toutes ses descendances cette pyromanie maladive, « statistiquement » assise sur une recherche effrénée de combustibles. On dirait même qu’aujourd’hui, nous « brulons » d’impatience de connaître dans le détail le prochain rapport du, GIEC, qui vraisemblablement, qui a fait refera, manquera de recul pour émettre un avis. Si Monsanto et Procter et Gamble grâce à leur haute technologie moléculaire nous ont vraiment prémunit des calamités de la planète, « la mauvaise herbe de nos prés et cette vilaine crasse incrustée dans nos linges », ils n’ont pas su encore inventer l’ouverture d’esprit. Pire, on dirait même que « statistiquement parlant », le lien perturbateurs endocriniens et crétinisme se révélant scientifiquement établit, cela fait de nous des individus totalement écervelés, mais très proprement vêtus et définitivement débarrassés du pissenlit et de ses racines si convoitées de l’au-delà. Ce qui porte à croire que dans l’éden paradisiaque ou sous le feu de l’enfer nous crèverons de faim.
    Devenu religieusement incorrect de discuter du sexe des anges, l’essentiel de la matière à converser, changement climat-tic oblige, est, définitivement orientée vers le temps qu’il fera demain matin, et l’imprécision du rapport nuage-pluie. C’est ici un réel problème, mathématiquement ardu, et manquant passablement de chiffres et de statistiques. Un vrai régal de la pensée commune. Car enfin qui pourrait raisonnablement croire que nous déréglions en quelque soit le fonctionnement de la planète. Même en nous y mettant à 7 milliards, il est difficile d’imaginer que nous arriverions à modifier « la plastic océanique » au point de perturber l’amplitude des marées.
    Il existe dans cette affaire un sacré dilemme qui nous ronge vraiment l’esprit et c’est éminemment « visible et évident dans chacun de nos comportements ». Entre manquer de recul et prendre du recul, il nous faut choisir, tout en continuant de prétendre simultanément une chose et son contraire. Pour bien faire, il faudrait modéliser. L’enjeu est de taille, et très compliqué, puisque qu’il apparaît de plus en plus à le bien observer, que de recul en recul il devient vraiment impossible de faire marche arrière.
    Bien amicalement
    Pierre Chabat

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