Davos, et après?


La réunion annuelle de Davos, en Suisse, vient de s’achever. On peut lire les conclusions de ce « World Economic Forum » sur leur propre site.

Chaque année, les « leaders d’opinion » se réunissent dans cette station cossue des Alpes suisses pour débattre de l’avenir du monde. Fondé par Klaus Schwab en 1971, ce rendez-vous est très suivi, même si l’accès au site est extrêmement règlementé. Officiellement, cette Fondation a pour but « d’améliorer le monde », mais on peut déjà remarquer que le moyen mis en avant par son dirigeant est… l’économie.

Les économistes sont les oracles de notre temps; et même s’ils se trompent sans cesse et ne parviennent à expliquer toutes les « crises » traversées dernièrement qu’a posteriori, on continue, malgré tout, à leur accorder une autorité et un crédit presque surnaturels. Pourquoi? Vertige du chiffre, gavage statistique à défaut de réflexion sur les concepts, croyance fanatique dans la véracité des calculs… l’économie se bâtit sur des considérations qui font presque toujours abstraction des territoires.

L’irrationnel a sa part dans ce pouvoir accordé à une discipline qui n’est ni plus, ni moins scientifique que ses consœurs de sciences humaines. A ceci près que les positions purement idéologiques sont souvent prises pour des théories. Il faut relire les Mots et les Choses de Michel Foucault pour voir d’où vient l’économie…

Cette absence du territoire est dénoncée depuis longtemps par les géographes, mais tout continue comme si de rien n’était. Parler de chômage, d’endettement, de dégradation de l’environnement sans inscrire tout cela dans des territoires, c’est parler dans le vide…

Actuellement, la dette est sacralisée et l’économie est déifiée. Celle-ci est présentée comme une entité indépendante dans la plupart des publications (qui sont presque toutes anglo-saxonnes, à commencer par le très influent magazine The Economist). Elle s’affranchit donc aussi des contraintes de l’espace et du temps.

Il est très difficile de faire passer le message que l’économie n’est pas la clef ultime de compréhension du monde et que le bonheur des peuples ne passe pas nécessairement par cette sacro-sainte Économie.

Mais l’économie, ce sont d’abord et avant tout les hommes. Cette vérité toute simple est sans arrêt battue en brèche par les tenants du tout-économique.

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