La banque centrale d’Israël et le Bureau des statistiques viennent de publier une étude pour montrer qu’Israël est en train de devenir une grande ville et son désert. Rien de nouveau ? Si ce n’est qu’un Israélien sur cinq pourrait habiter à Tel Aviv (photo) et une région bornée par Hadera, Gedera et Modi’in d’ici dix ans.
Ils sont près de 500 000 à déménager chaque année aux alentours de Tel Aviv, surtout des jeunes couples qui auront forcément des enfants. Même si les baux d’habitation sont annuels, favorisant la mobilité, ce qui explique ce tropisme « telavivien » c’est l’emploi et les possibilités éducatives.
Les villes moyennes comme Beth Shemesh, Rosh Hayin mais aussi des kibboutzim voient leur population flamber depuis quelques années. Comme dans la Rome antique, les plus riches partent s’établir loin de la ville, les autres s’entassent pour éviter les longs trajets et les embouteillages. Une forme d’inversion du rêve israélien où le peuplement du Néguev et de la Galilée ne fait plus recette chez les jeunes.
L’enquête signale aussi l’impossible mixité religieuse et sociale. On se regroupe entre soi : même âge, même métier, même mode de vie comme à Ramat Poleg (banlieue de Natanya – photo de droite). Une nouveauté pour un pays où n’existaient pas les îlots. A moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle version des cloisonnements passés, lorsque chaque ville était le lieu préféré des nationaux : les Allemands à Netanya, les Marocains à Yavneh, les Bulgares à Yafo…
D’autres frontières naissent comme celles qui compliquent la vie des laïques habitant à Beit Shemesh, encerclée d’immigrants orthodoxes qui n’autorisent pas l’accès à leurs quartiers à ces laïques…
On craint un regain de tensions ethniques ou sociales, comme ce fut le cas à Jérusalem, à Ramat Aviv, entre laïques et orthodoxes. Ou entre arabes et juifs à Tel Aviv qui se font une lutte pour l’habitat par la guerre des prix immobiliers.
Source Israel-infos.net